Il y a méprise ! { Jeremiah White

Il y a méprise
Feat  @Jeremiah White
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❖ Jer &  @Walter McKey          

Il y a méprise !
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Jeremiah était parti de chez lui dans le but d’aller bosser au centre aquatique où il bossait durant les vacances scolaires. Sauf qu’avant de s’y rendre, il s’arrêta dans un café entre chez lui et son lieu de travail. Il n’y va pas forcément souvent, mais ce matin il n’avait pas eu envie de se prendre la tête à faire lui-même son café. Alors que pourtant ça ne lui aurait pas pris bien longtemps. De plus, se rendre là-bas ça lui permettrait de voir du monde, même s’il ne ressentait pas forcément le besoin d’échanger avec eux. Mais au moins, d’une certaine manière, il n’était pas vraiment seul. Ce qui n’était qu’une impression puisqu’en fin de compte il l’était tout de même, malgré tous ces gens autour de lui. Il ne connaissait personne ici, en dehors des employés qu’il voyait lorsqu’il pointait le bout de son nez de temps en temps. « Bonjour ! » Salua une petite blonde derrière le comptoir lorsque le rebelle se présenta devant elle. « Salut ! Comme d’habitude, un café noir avec un sucre. » Oui, le bad boy se permettait bien des familiarités avec la serveuse qui ne s’offusqua pourtant pas. C’est vrai qu’elle commençait à avoir l’habitude avec lui et puis comme elle était à peine plus âgée que lui, ça ne la dérangeait pas forcément. La jeune femme prépara donc le breuvage à White et le déposa devant lui, tandis que celui-ci lui donna un peu plus que la somme demandée, lui laissant ainsi un petit pourboire.

Le Californien rangea son portefeuille dans la poche intérieure de sa veste puis attrapa son café et se dirigea vers une table libre, non loin du comptoir. Il posa sa tasse puis tira la chaise sur laquelle il s’installa. En attendant que sa boisson refroidisse un peu, le blondinet attrapa son portable et le déverrouilla. Comme d’habitude depuis plusieurs jours, il espérait avoir des nouvelles d’Hamilton, mais non. Toujours rien qui allait dans ce sens, ce qui le fit soupirer. En effet, n’étant guère habitué à ce qu’on le snobe de la sorte, ça lui faisait donc tout drôle. Surtout, qu’il n’arrivait pas à comprendre le brun. Celui-ci semblait lui faire la gueule tout ça parce qu'il n'aimait pas le surnom qu'il lui donnait. Il serait bien tenté de l’appeler là, mais c’était sans doute encore un peu trop tôt. Lorsqu’il leva le nez de son écran, le nageur-sauveteur eut l’impression de voir un fantôme. Pour cause, il était en train de rêver ou Steven venait de passer devant lui ? Il ne l’avait pas vu ou il l’évitait soigneusement ? Comme pour être sûr qu’il n’hallucinait pas, White ne détourna pas un seul instant le regard. Sauf s’il était mal réveillé, il n’avait pas la berlue selon lui et fut donc sûr et certain de bien avoir affaire à ce mec qui lui plaît beaucoup. Tant pis, son café attendra bien un peu, de toute façon il devait être encore bouillant. Le blond après avoir maté Stevie avec insistance se leva donc de sa chaise et remit son téléphone à sa place habituelle. Tout en s’avançant pour aller confronter le brun, il passa une main dans ses cheveux pour les remettre bien en place, tenant à se mettre bien en valeur face à l’autre garçon.

Quand enfin Steven se tourna, le rebelle arqua un sourcil. Encore plus lorsqu’il l’entendit, lui dire vous. Il était vraiment en train de le prendre pour un abruti là ? Il le fixa donc d’un drôle d’air comme pour lui faire comprendre qu’il n’était pas du tout ravi. Sauf qu’apparemment le brun préférait jouer au con là. White se mit à rire nerveusement. « Si j’ai un problème ? Déjà depuis quand on se vouvoie ? » Demanda-t-il en croisant ses bras sur son torse, tout en lui barrant la route. « Ensuite, oui j’ai un problème. Ça t’amuse de filtrer mes appels depuis l'autre jour ? J’ai une sainte horreur qu’on m’ignore ! J’aime pas du tout qu’on me prenne pour un idiot ! » En effet, il n’apprécie absolument pas qu’on se paye sa tête, alors oui, il était bien déterminé à avoir cette foutue explication avec lui. De ce fait, il n’allait donc pas le lâcher tant qu’ils n’auraient pas mis les choses au clair. Surtout que ça prenait bien trop la tête au bad boy qui n’arrivait pas à capter pourquoi l'autre lycéen avait réagi de la sorte alors qu’ils commençaient pourtant à bien s’amuser. « Et puis pourquoi tu m’as laissé en plan tout seul comme un con en te barrant comme un lapin ? » Oui, il fallait qu’il sache puisque depuis cette nuit-là il n’arrêtait pas de repenser à ça au point d’avoir l’impression de devenir dingue. C’était la première fois qu’on lui faisait un tel plan. Donc, autant dire qu’il n’est pas vraiment habitué à ce que ça se passe comme ça. « Tu me dois des explications ! Crois pas que tu vas encore te défiler ! » Ça non, il l’en empêcherait. La dernière fois s’il l’avait laissé filer c’est parce qu’il avait été surpris et que sa fierté en avait pris un sacré coup, alors il avait encore préféré le laisser partir puisque sur le moment il avait été dégoûté que le jeune Hamilton refuse cette fois d’aller plus loin avec lui tout ça pour un surnom qui était sorti tout seul dans le feu de l'action.

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Le bad boy avait eu l’impression de voir un mirage lorsque son regard s’était posé sur Hamilton. Il l’avait longuement fixé avant d’enfin se décider à aller le voir. Ce fut lorsqu’il eut sa boisson en main que le brun se tourna enfin vers Jeremiah. Celui-ci ne put s’empêcher de rire nerveusement à la remarque de l’autre garçon. Oui, il avait l’impression d’halluciner. Pourquoi se vouvoieraient-ils alors qu’ils n’ont que quelques mois d’écart et sont camarades de classe au lycée en plus d'être amants. « C’est ta technique de faire style de ne pas me connaître ou d’avoir oublié qui je suis ? J’te préviens, ça marchera pas avec moi ! » Surtout qu’ils passaient toujours de bons moments ensemble, même si depuis quelque temps le brun faisait le mort, ce qui énervait pas mal le blond d’ailleurs. Alors non, White n’allait pas laisser Steven filer puisqu’il était déterminé à avoir une bonne discussion avec lui. C’est pour ça qu’il se planta devant lui et croisa ses bras. De nouveau, le rire du sportif se mit à résonner, pas parce qu’il était amusé, mais plutôt parce que les nerfs commençaient à lui monter. « Arrête de te foutre de moi ! Si tu veux pas me voir ou me parler t’avais qu’à me le dire plutôt que de me mettre des vents ! Parce que ça me fout hors de moi ! » C’était peu de le dire puisqu’il ne trouvait pas du tout réglo l’attitude de son plan cul. Même lui quand il n’a plus envie de voir quelqu’un, il le lui dit clairement, alors Stevie pourrait au moins avoir cette délicatesse.

En voyant l’autre garçon mettre des lunettes sur son nez, cela fit tiquer le rebelle qui ne l’avait jamais vu en porter. « Depuis quand t’es binoclard Hamilton ? » Demanda-t-il en fronçant les sourcils. Sûrement que la vue du brun avait dû se dégrader. Ça le changeait, mais le maître-nageur trouvait que ça lui allait plutôt bien, ça lui donnait un petit air intello. Ce qui était plutôt sexy du point de vue du nageur-sauveteur, aussi étrange que ça puisse paraître étant donné qu’il n’a jamais eu une quelconque attirance pour les rats de bibliothèque. « Mais bien sûr, c’est ça ! Je vais te croire Steven ! » Rétorqua-t-il en faisant rouler ses yeux. « Tu sais très bien qui je suis, mais très bien puisque tu joues au con, je vais rentrer dans ton jeu. Jer White ! Ça te rafraichit la mémoire, beau gosse ? » Dit-il en arquant un sourcil tout en sortant légèrement sa langue par pur automatisme. Fichu tic qu’il avait développé à cause d’Hamilton et qui n’était destiné qu’à lui en plus de ça. « Je connais pas d’Anton. Trouve-toi une meilleure excuse bidon pour expliquer ton silence et la comédie que tu me joues là ! » Le blond ne lâcha pas du regard son interlocuteur, le fixant même d’un air mauvais. « Les flics carrément ? T’es pas gonflé toi ! Et tu leur diras quoi ? Que t’as pas les couilles de me dire en face ce que tu penses vraiment ! » Encore faudrait-il d’ailleurs que le blondinet accepte de le croire si jamais il venait à lui dire qu’il n’était plus intéressé par lui, parce qu’à ses yeux ils n'auraient pas couché ensemble à plusieurs reprises si son camarade de classe ne le trouvait pas à son goût.

Le blond ne bougea pas d’un pouce quand Hamilton répondit à un coup de fil. Il serra même la mâchoire en se disant qu’il le snobait complètement lui, mais qu’il répondait à cette fille par contre. Chose qui ne lui plaisait pas du tout ! Il ne loupa donc pas une miette de ce que le brun était en train de dire. Visiblement, il avait donc des vues sur quelqu’un d’autre. Était-ce pour ça qu'il ne lui portait plus le moindre intérêt ? Quand enfin Steven daigna reporter son attention sur lui, le bad boy lâcha un petit rire. « OK. Je sais pas ce que t’as fumé, mais t’as l’air d'être dans un sacré délire là ! » Fit-il remarquer. « En tout cas, je vois que tu préfères répondre à cette Hannah plutôt qu’à moi ! » Un éclair de génie frappa le rebelle qui attrapa son portable. Il déverrouilla celui-ci, fouilla dans sa liste d’appels et en lança un. Il mit son téléphone à son oreille et entendit les tonalités, mais étrangement aucune sonnerie du côté du mobile de son interlocuteur, ce qui lui fit faire la moue. Le jeune White en tombant sur la messagerie du garçon en face de lui raccrocha. « C’est quoi ce bordel ? » Dit-il plus pour lui-même qu’autre chose. « T’as changé de numéro depuis ? Exprès pour que je ne puisse pas te joindre c’est ça ? » Fit-il comme supposition alors qu’il avait un peu de mal à encaisser ce qui venait de se passer. Oui, c’était dur d’imaginer et d’accepter le fait que Stevie qui lui plait puisse l’ignorer de cette manière et en soit même venu à changer de numéro.

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Bon sang ce que ça pouvait énerver Jeremiah que son amant joue au mec qui ne se souvient pas de lui. « C’est ça oui ! Prends-moi pour un idiot ! » Répondit le blondinet en le toisant sans sourciller un seul instant. Plus les secondes passaient et plus le lycéen avait cette désagréable sensation que Steven se moquait bel et bien de lui. Chose qu’il ne comprenait pas du tout. Est-ce que le brun avait été déçu de ce moment qu’ils avaient partagé la dernière fois ou lui en voulait-il vraiment pour ce surnom ? Au point de l’ignorer depuis et là de simuler une amnésie ? « T’es en train de me rendre dingue là ! » Avoua le jeune White qui n’envisageait pas une seule seconde qu’il n’avait peut-être pas affaire à ce garçon qui hante ses pensées depuis des jours.

Steven portant des lunettes, c’était une grande première puisque le maître-nageur ne l’avait jamais vu avec ça sur le nez. Peut-être qu’il portait des lentilles et ne le lui avait jamais dit ? Ou alors il avait commencé à avoir des problèmes de vue depuis très peu de temps. « Ben, je sais pas, je t’avais pas encore vu en porter… » Rétorqua le rebelle en haussant des épaules. Si le bad boy était un peu étonné, apparemment la façon dont il venait d’appeler son interlocuteur parut surprendre celui-ci étrangement. « Par ton nom de famille, Hamilton. » Répliqua le blond en arquant un sourcil puisqu’il trouvait bizarre la réaction de l’autre garçon. Ce ne fut pas mieux lorsque le brun râla à cause de la façon dont Jer le surnomma avant de lui dire comment l’appeler. « Ah ouais ? C’est nouveau ! » Dit le blondinet en riant. Personnellement, il n’était pas fan du nouveau surnom du brun. C’est pourquoi il n’allait pas l’écouter et faire comme il le voudra.

Comment faire pour que le jeune Hamilton arrête de se payer sa tête et qu’ils aient enfin une bonne discussion comme l’aimerait le blondinet ? Il n’en savait rien, mais il lui rappela son nom au cas où ça pourrait aider. White se mit à rire quand l’autre garçon le traita de dérangé. Tout ça pourquoi ? Parce qu’il venait de lui montrer sa langue. « Peut-être bien, ouais ! » Fit-il aucunement choqué. Par contre, ce qui dérangeait le sportif c’était le fait que le brun fasse toujours comme s’il ne le connaissait pas. En plus, Steven lui parlait d’un gars qui lui était totalement inconnu et dont par conséquent il se fichait éperdument. Aux explications de son interlocuteur, le rebelle ne put s’empêcher de rire. « Wah ! Pour broder une histoire aussi vite, t’es un sacré mytho ! » Le pire c’est que Stevie avait l’air de vraiment croire ce qu’il racontait. D’où le fait que le maître-nageur songe au fait qu’il pourrait être un mythomane. Sinon, il pourrait devenir un bon scénariste vu l’imagination qu’il a l’air d’avoir. « Ben, appelle-les alors parce que je ne te laisserai pas tant qu’on aura pas pu discuter du sujet qui fâche ! » Pour sûr, qu’il ne lâcherait pas le morceau si facilement. « Pourquoi ? T’as peur que je te mette une bonne branlée ? » Dit-il d’un air moqueur en arquant un sourcil pour narguer Hamilton.

Le bad boy n’avait pas trop aimé le fait que l'autre garçon le délaisse pour répondre à un coup de fil. C’est là d’ailleurs qu’il s’était dit que c’était peut-être à cause de cette fille qu’il ne s’intéressait plus à lui. Il fut un peu plus conforté dans cette idée lorsque son interlocuteur lui indiqua bien aimer sa voisine de palier. Pour le coup, le nageur-sauveteur ne répondit rien et pensa à autre chose. Il attrapa son téléphone et tenta de faire sonner celui du brun, mais ça ne fonctionna pas. C’est là qu’il en conclut qu'Hamilton avait dû changer de numéro pour l’éviter. Ce qui lui mit un sacré coup au cœur, même s’il ne le montrait pas et se contentait de râler. Sauf qu’encore une fois Steven persistait à se faire passer pour ce Walter McKey, ce qui énervait le rebelle. Alors plutôt que de lui coller son poing dans la figure, il ignora ce qu’il allait lui montrer et sans crier gare Jeremiah se rapprocha, posa l’une de ses mains au creux des reins de son amant et plaqua ses lèvres contre celles de son camarade de classe. Après tout, ça serait peut-être le meilleur moyen pour lui faire admettre la vérité ? En effet, le jeune White ne comprenait pas pourquoi Stevie lui mentait de manière si effrontée. Ne serait-ce pas plus simple pour tout le monde d’avoir une discussion sincère ?

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 Le jeune White fronça fortement des sourcils à ce que lui répondit son interlocuteur. Il n’aimait pas des masses qu’on se fiche de lui comme Steven osait le faire. « Ah parce que tu crois que moi j’ai que ça à foutre ? » Non. C’était peut-être les vacances scolaires, mais là il était venu prendre son café avant d’aller bosser par la suite à la piscine. Alors il n’avait pas vraiment de temps à perdre avec la comédie que lui jouait le brun. « Va te faire foutre Hamilton ! » Claqua le rebelle qui décidément avait du mal à accepter la manière dont son amant lui causait depuis quelques minutes. Pourtant, ça ne ressemblait pas trop aux habitudes de son camarade de classe. Certes, il avait son caractère, mais n’était pas irrespectueux envers lui d’ordinaire. C’était à se demander si une mouche ne l’avait pas piqué pour qu’il agisse de la sorte.

Le pauvre Jer ne comprenait pas ce qui arrivait à son plan cul. Est-ce qu’il était encore en train de dormir et de rêver ? Si c’était le cas, ça pourrait expliquer bien des choses. Parce qu'actuellement c’était trop bizarre, ça paraissait presque irréel aux yeux du maître-nageur qui ne savait plus quoi penser de tout ceci. « Ben, c’est dur d'te suivre là… » Répondit le blondinet qui ne voyait pas du tout comment il pourrait croire les dires de l’autre garçon. Surtout qu’il était loin d’imaginer que Steven le beau gosse pouvait avoir un sosie en ville, pire même plusieurs, mais il n’était nullement au courant de tout ceci.

Plus les secondes voire minutes s’écoulaient et pire c’était. La sensation d’être pris pour un con que ressentait Jeremiah depuis le début ne le quittait pas. « Non, ça me fait pas plaisir ! » Rétorqua le bad boy qui avait l’impression de perdre du temps plus qu’autre chose. Surtout que ça ne lui plaisait pas de batailler avec Steven, mais celui-ci ne voulait rien entendre alors comment faire ? Puis le rebelle fit de gros yeux ronds avant de rire nerveusement. « Moi amoureux ? Pfff n’importe quoi ! Dans tes rêves ! » En effet, il n’avait jamais éprouvé aucun sentiment de ce type pour qui que ce soit, ça n’allait probablement pas arriver de sitôt, même si dans le fond il ne savait pas à quoi ça pouvait ressembler et donc l'occultait peut-être. « J’ai aucune raison de m’excuser ! » Il ne voyait pas en quoi le fait de l’avoir surnommé Stevie pouvait être mal, donc non, il ne s’abaisserait pas à lui demander pardon. Ce n’était déjà pas son genre de présenter des excuses, alors là, encore moins. Ce serait plutôt au brun de se faire pardonner pour le silence qu’il avait laissé s’instaurer entre eux ces derniers temps. Et pourtant, White avait tenté de le joindre à maintes reprises. Tandis qu’il cherchait à titiller Hamilton, le blond fronça les sourcils en fixant son interlocuteur. « C’est quoi encore ses conneries ? De une, t’es une quiche en informatique et ensuite je n’vois pas pourquoi j’serais là grâce à toi ! » En effet, s’il avait emménagé ici, c’était uniquement par la faute de son géniteur qui avait voulu quitter leur ancienne ville tout ça parce qu’il avait été muté pour son boulot de militaire.

Souhaitant tenter le tout pour le tout, le maître-nageur fou de rage embrassa celui qu’il pensait toujours être Steven. Peut-être qu’ainsi il arrêterait de faire semblant d’être un autre et accepterait de renouer le dialogue avec lui. Alors qu’il s’apprêtait à intensifier le baiser qu’il offrait au brun, ce dernier le repoussa en râlant puis lui fila sa carte d’identité. Le blondinet soupira, pas trop content, mais finit tout de même par regarder ce qu'il lui avait mis entre les mains. Il fronça les sourcils. En effet sur le document plastifié, il n’était pas inscrit Steven Hamilton, mais Walter McKey. De plus, il paraissait plus âgé selon la date de naissance. « Qu’est-ce qui me dit que t’as pas fait faire de faux papiers pour pouvoir consommer de l’alcool ? » Après tout, c’était monnaie courante chez les jeunes de nos jours, donc c’était tout à fait possible. Quoiqu’en y réfléchissant, son camarade de classe n’était pas assez futé pour avoir recours à ce genre de méthode. « Nan, en fait, c’est bon j’te crois ! Désolé ! » Fit-il en rendant la carte à l’autre garçon. Voilà qu’il se sentait con maintenant, jamais il n’aurait pu imaginer qu’un truc pareil arriverait. Et pourtant lui-même avait bien eu un double l’espace de quelques heures lorsque la soi-disant sorcière – oui il ne parvenait pas à se dire que la magie existait réellement – avait pris son apparence et s’était fait passer pour lui. Penaud, l’adolescent repartit vers la table où il avait posé sa consommation et se réinstalla sur sa chaise en poussant un gros soupir, déçu en fin de compte de s’être trompé et de ne pas avoir eu affaire à son amant.

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Jer avait bien entendu le soupir que venait de lâcher Steven. Il n’était pas content ? Eh bien, c’était dommage pour lui ! Il n’avait qu’à arrêter de le prendre pour un con s’il ne voulait pas subir la mauvaise humeur du blond. « Monsieur ? » Répéta-t-il en riant. Depuis quand Hamilton l’appelait-il ainsi ? Décidément, il était à fond dans le rôle qu’il s’était lui-même attribué. Ceci ne plaisait pas du tout au bad boy qui préférerait que son interlocuteur joue franc jeu avec lui. Là, il avait juste la sensation qu’il se payait sa tête depuis tout à l’heure. « Ouais, pourquoi pas ! En voilà une bonne idée ! » Approuva-t-il quand le brun lui demanda s’il devait passer un test ADN pour lui prouver sa véritable identité. Au moins, grâce à ça, il ne pourrait plus nier et serait obligé d’arrêter sa supercherie à deux balles.

Jeremiah avait l’impression de devenir dingue tant son camarade de classe persistait dans son énorme connerie. Comment parvenir à lui faire avouer les choses et qu’il cesse son petit jeu qui tapait sur le système du Californien ? Ce fut au tour de ce dernier de soupirer parce qu’il en avait réellement marre de la situation actuelle. Puis le blond fit de gros yeux ronds à ce que lui sortit l’autre lycéen. « J’ai jamais dit que t’étais mon Steven ! » Pour sûr que non puisque ça ne lui viendrait même pas à l’idée. Intérieurement, il se marra quand le second garçon lui claqua qu’il devait être attaché à lui. « Déjà, arrête de parler de sosie ! C’est n’importe quoi ! Attaché de quoi, bordel ? On couche juste ensemble, c’est tout ! » Mit-il les choses au clair. « Stop ! Ça devient grotesque là ! » Pourquoi diable ne pas lâcher la vérité quant au fait qu’il se faisait passer pour un autre depuis tout à l’heure ? À quoi il jouait ? Essayait-il de tirer les vers du nez au jeune White afin qu’il lui dise ce qu’il voulait entendre ? Ça ne serait pas impossible puisque depuis un bon moment il attendait que le sportif ait une relation exclusive avec lui. À ce que le brun lui balança ensuite, le rebelle arqua un sourcil. C’est qu’il était en train de commencer à semer le doute dans son esprit. Si bien qu’il cogita et ne répondit rien.

Mister White avait embrassé de force l’autre garçon qui finalement disait bien la vérité depuis le début. Pourtant il avait encore cru l’espace de quelques secondes que ce n’était pas vrai, mais après un petit instant de réflexion, il en conclut que Steven ne serait pas capable de se procurer de faux papiers. Après s’être rapidement excusé, le blondinet laissa le codeur et partit s’asseoir à sa table. Il fixa son café qu’il mélangea jusqu’à ce qu’étrangement le brun le rejoigne. Chose qu’il ne comprenait pas trop puisqu’il pouvait s’en aller maintenant que l’ado en avait fini avec lui. Le rebelle poussa un nouveau soupir en le regardant. « Cet idiot fait la gueule parce que je l’ai surnommé Stevie et que ça ne lui a pas plu, même s’il ne m’a pas dit pourquoi. Ça fait des jours que j’ai pas de nouvelle de lui alors que d’habitude il a du mal à me laisser tranquille… » C’était assez surprenant, mais oui, étrangement il ressentait un manque de ne pas avoir d’appels ou de messages de la part du jeune Hamilton. Le garçon assez baraqué retira sa petite cuillère qu’il déposa dans la sous-tasse. Il attrapa ensuite son mug et but une gorgée de café qui n’était plus très chaud depuis tout à l’heure qu’il attendait là.

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Apparemment cette discussion ne semblait pas plaire à Hamilton. Chose que comprenait totalement son interlocuteur puisque lui-même trouvait que c’était n’importe quoi que le brun se fasse passer pour un autre. Est-ce qu’il trouvait marrant le fait de jouer avec les nerfs du pauvre White ? N’avait-il pas suffisamment subi le silence de Steven ? Visiblement non étant donné que ce dernier semblait vouloir encore lui faire payer ce surnom qu’il n’avait pas aimé. Ce jour-là le bad boy aurait eu mieux fait de ne pas le nommer du tout, ça aurait évité qu’il se fasse snober par son amant. Pour le coup, le blondinet le jugeait complètement puéril. « Bah alors ! C’est toi qui proposes ce test et là d’un coup ça ne t’arrange plus ? » Visiblement le brun s’était lui-même pris au piège, même s’il ne changeait toujours pas de discours. Ça devait le faire marrer de prendre son camarade de classe pour un con. Ce qui ne plaisait pas du tout à son interlocuteur.

Comment l’autre garçon avait pu penser ne serait-ce qu’une seconde que le nouveau dirait qu’il était son Steven. C’était peut-être sa manière détournée de lui faire comprendre que c’était ce qu’il souhaiterait entendre. Sauf que ça n’arriverait pas, car le sportif ne s’envisageait pas en couple. Certes, il kiffait s’envoyer en l’air avec l’ancien roi du lycée, mais ça n’allait pas plus loin que ça pour lui. Du moins, c’était ce qu’il croyait au plus profond de lui, même s’il était probablement en train de se fourvoyer. « Ouais, c’est ça ! » Répondit sèchement en serrant les dents le rebelle qui n’imaginait pas du tout qu’il se trompait effectivement et qu’il n’avait pas son plan cul en face de lui, mais bel et bien un sosie. En même temps, de son côté, il n’avait jamais croisé personne qui pourrait lui ressembler à ce point. Pourtant, par le passé, on l’avait déjà pris à plusieurs reprises pour un autre mec, mais c’était il y a longtemps. Jer roula des yeux à ce que lui sortit son interlocuteur. « Et moi donc ? Qu’est-ce que je devrais dire ? » En effet, si ça prenait la tête à Hamilton qui avait imaginé cette connerie, c’était pire pour le blond qui ne supportait pas qu’on se fiche de sa poire. Encore moins quand c’était fait gratuitement comme maintenant.

L’adolescent ne sachant plus comment pousser son partenaire à lui avouer son coup monté l’embrassa, mais malheureusement pour lui, il n’avait pas affaire à Steven. Il le comprit après que l’autre brun l’ait repoussé avant de lui montrer ses papiers d’identité. Se sentant idiot, le jeune White s’était excusé puis avait laissé tranquille le codeur. Il était retourné s’installer à sa table, mais le sosie d’Hamilton s’était joint à lui pour continuer à discuter. Pourtant, il aurait pu rester à l’écart et profiter de sa tranquillité retrouvée. Comme Keys semblait curieux, le plus jeune lui expliqua dans quelle situation il se trouvait actuellement. Ensuite, le plus âgé donna son point de vue pendant que le blondinet buvait son café. Ce dernier haussa des épaules lorsque son interlocuteur lui dit qu’il devait y avoir une raison particulière pour que l’autre garçon n’apprécie pas qu’il l’appelle Stevie. C’était peut-être le cas oui, mais Jeremiah n’avait aucune idée du pourquoi ou du comment. Aux questions qu’il posa, le lycéen secoua la tête tout en avalant sa gorgée. « Nan… » En effet, il n’avait pas songé à se rendre directement chez son amant. Pourtant, il savait parfaitement où celui-ci résidait. « J’ai pas pensé à aller chez lui et je ne veux pas tomber sur ses parents. » Pour cause, il supportait déjà difficilement les siens alors ce n’était pas pour se coltiner ceux des autres. D’autant plus, qu’il doutait fort du fait que Monsieur et Madame Hamilton apprécieraient de le voir débarquer, encore moins s’ils étaient au courant de ce qui passait entre leur fils et lui. White continua d’écouter le sosie de son amant. « Eh ben content pour toi que ça ait marché, mais je suis pas in love de lui. » Précisa-t-il, tenant à ce que ce soit clair. « C’est juste que j’ai une sainte horreur qu’on m’ignore et me prenne pour une andouille. Surtout qu’on s’entend plutôt bien sur le plan sexuel. » D’ailleurs l’autre ado pouvait s’estimer heureux car le rebelle n’avait pas gardé aussi longtemps ses autres partenaires sexuels. D’autant plus que d’habitude quand l’un ou l’une d’entre eux commençaient à s’attacher, ça avait le don de le refroidir et de le faire couper court à leurs aventures.

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Un test ADN pour enlever le moindre soupçon à Jeremiah aurait été une bonne idée, mais visiblement le brun n’était pas d’accord alors que pourtant c’était lui qui y avait songé. Jer haussa les épaules afin de répondre à son interlocuteur. « Ça doit pas être si compliqué que ça d’en passer un ! Mais j’avoue la patience c’est pas mon fort… » Dit-il en soupirant. Quant au fait que Steven se fichait de lui, ça le bad boy l’avait bien capté. « Ouais, ben évite de te foutre de ma gueule, si tu veux pas m’énerver encore plus ! » Prévint-il étant donné qu’il était déjà assez remonté.

Les deux garçons n’étaient pas décidés à céder, guère étonnant puisqu’ils sont du genre têtu. Un rire nerveux franchit les lèvres du Californien lorsque le brun lui demanda de ne rien dire et de le laisser partir. « C’est ça, tu vas encore prendre la fuite Hamilton ! » Pourquoi est-ce que ça surprenait le jeune White alors que c’était ce que s’évertuait à faire son amant depuis plusieurs jours. « Rêve pas, j’te laisserai pas t’en tirer si facilement ! » Hors de question ! Le sportif campera sur ses positions, trop buté et déterminé à avoir une explication de la part de son camarade de classe puisqu’il estime être en droit de connaître les raisons de son silence et son comportement qu’il juge comme celui d’un gamin qui fait un bon gros beau boudin.

Quelques instants plus tard, le fana de surf se rendit compte de son énorme erreur et se sentit tout con d’avoir fait perdre son temps à ce garçon qui vraisemblablement n’était pas celui auquel il pensait. Tandis qu’il s’était éloigné de lui, le laissant seul, contre toute attente, le brun à lunettes le rejoignit et continua à discuter avec Jeremiah. Le codeur paraissait – aussi étrange que ce soit – vouloir aider son interlocuteur à se rabibocher avec Steven. « Ouais, peut-être, mais je dois déjà composer avec les miens… » Ce qui était on ne peut plus galère pour lui, mais ça il le gardera pour lui. « Alors ceux des autres, non merci. » Pourquoi s’embarrasserait-il d’eux ? Ça ne servirait à rien étant donné qu’il n’a pas de relation sérieuse avec Hamilton. « À la rigueur, ouais. » Au pire, en effet, il pourrait suivre le conseil du dénommé Keys. Ce n’était pas un mauvais plan, au contraire. Le rebelle rigola à cause de ce que sortit celui qui était face à lui, il bougea une épaule avant de prendre la parole à son tour. « C’est juste que je le trouve canon et que c’est un super coup. C’est tout. » Il ne mentait pas puisqu’il ne se doutait absolument pas du fait qu’en réalité il y avait plus que ça entre eux. Il aimait certes passer du bon temps avec l’ancien roi du lycée, mais ça s’arrêtait là pour lui. Tout en buvant son café, il fronça un peu le nez à cause de ce que suggérait son interlocuteur. « Hum, ouais, éventuellement en dernier recours. » Il allait garder toutes ces idées en tête, car ça pourrait lui être utile si jamais l’autre lycéen ne se décidait pas à revenir vers lui. « Merci en tout cas de m’avoir filé quelques tuyaux. » C’était sympa que ce mec l’ait écouté et lui ait accordé quelques minutes surtout qu’il aurait pu prendre ses jambes à son cou suite à ce qui s’était passé.