Soirée à oublier, envie de parler { Roza

Je sais que ça fait quelque temps que mon meilleur ami Steven a quelque peu changé de bord et qu’il est surtout attiré par le nouveau Jeremiah White. Pour ma part, je ne sais pas trop ce que je dois penser de cette relation. Déjà parce qu’à la base le brun n’était pas homosexuel ou bi, mais c’est surtout le fait qu’il ne soit pas extrêmement bien traité par le blond qui ne le rend pas vraiment heureux qui me fait m’interroger. En effet, je m’inquiète un peu pour Hamilton. J’avais bien compris que je ne devais plus me mêler de leur histoire puisque le populaire m’avait clairement précisé qu’il me le ferait regretter si je racontais à qui que ce soit qu’ils s’envoyaient en l’air comme il le disait si bien. Cette espèce d’idiot croyait me faire peur, ce qui n’était pas du tout le cas ! Si je la bouclais, c’était uniquement pour le bien de mon ami. Celui-ci n’avait pas apprécié non plus que je sois allée trouver son crush pour le menacer s’il venait à faire du mal à Steven. Alors c’était fini, il allait se débrouiller avec son surfeur puisque c’était mal vu que j’intervienne. En revanche, je continuais tout de même à répondre présente pour écouter les états d’âme de celui qui était encore novice en matière d’expériences gays. Le pauvre, il était toujours autant paumé avec son amant qui refusait d’avoir une discussion sérieuse avec lui. De mon point de vue, ils n’étaient pas sur la même longueur d’onde. D’une part parce que je savais que mon acolyte aimerait avoir une véritable relation avec le newbie, mais aussi, car je soupçonnais ce dernier de ne rien vouloir de plus qu’un plan cul. Ce qui était bien malheureux. J’avais donc conseillé à mon camarade d’attacher son partenaire pour l’obliger à discuter sérieusement avec lui, mais visiblement ceci n’avait pas encore été mis en application. Ça ne m’étonnait pas vraiment puisque c’était rare que Steven me prenne au sérieux quand je lui filais des tuyaux. Ma foi, tant pis pour lui !

C’était les vacances, de ce fait j’en profitais pour me coucher plus tardivement et rattraper mon retard dans les séries que je suivais, même si j’en accumulais davantage tant j’en avais à visionner et en rajoutais en plus sur ma liste. Mes parents n’étaient pas là en ce moment puisqu’ils étaient partis pour quelques jours chez des amis à eux. Ils m’avaient bien proposé de venir, mais j’avais refusé ne voulant pas m’ennuyer et me sentir seule entourée par des adultes qui seraient dans leur bulle. De plus, j’avais un petit boulot pour me faire un peu d’argent et pouvoir en avoir de côté pour plus tard. Ce matin – comme je ne bossais pas aujourd’hui – j’étais encore au lit, bien endormie quand quelque chose me tira violemment du sommeil. J’avais rêvé ou quelqu’un sonnait à la porte ? Je soupirai en jetant un œil à mon radio-réveil. Il était à peine huit heures trente. Si la personne qui osait me déranger n’avait pas une bonne excuse j’allais l’étriper pour m’avoir réveillée alors que j’aurais eu belle de me reposer un peu plus. J’aurais pu ignorer et coller mon oreiller sur mes oreilles, mais étant trop curieuse de nature, je ne pouvais m’empêcher de vouloir savoir qui pouvait être là et surtout ce qu’il ou elle souhaitait. Je posai mes pieds sur le sol de ma chambre puis descendis au rez-de-chaussée. À peine j’y fus que cette fois on toquait fortement, sans toutefois faire attention à ce qui avait été dit ou à la voix qui me parlait. « C’est bon ! J’arrive ! Pas la peine de s’exciter ! » Râlai-je assez fort afin d’être bien entendue. Étant encore en pyjama et pas hyper présentable j’attrapai un long gilet sur le porte-manteau et l’enfilai tout en le tenant contre ma poitrine pour cacher ma tenue en dessous. Je glissai ensuite mes pieds dans mes chaussons gris qui étaient faits d’une matière ressemblant un peu à celles des peluches puis j’ouvris enfin le rideau de l'entrée et remarquai à travers la vitre qu’il s’agissait de Steven. Je déverrouillai la porte puis la tirai vers moi. « Dingus ! J’espère que tu as une bonne raison pour me faire sortir du lit alors que je dormais si bien et que je rêvais d’une jolie fille ! » Dis-je en lâchant mon gilet, me fichant bien qu’il me voie en tenue de nuit. Ça aurait été quelqu’un d’autre, ça n’aurait pas été pareil, mais ce n’était pas la première fois qu’il me surprenait au saut du lit. « Maintenant que t’es ici et que tu m’as empêché de continuer à pioncer, rentre ! » Sortis-je en tirant un peu plus la porte et en m’écartant pour le laisser passer. Une fois qu’il fut à l’intérieur je refermai derrière nous puis me dirigeai tout droit vers la cuisine, car j’allais avoir besoin d’une grosse dose de caféine pour me réveiller totalement vu que j’avais la tête dans le cirage là. « Qu’est-ce qui t’arrive, Steven ? T’en tires une tronche ! Tu t’es encore pris le chou avec ton surfeur Californien ? Vous vous êtes enfin expliqués et vous n’avez pas trouvé de terrain d’entente ? » Fis-je en essayant de deviner ce qui avait pu se passer. Je me râclai ensuite la gorge tout en sortant tout l’attirail pour nous préparer un bon café. Je ne pris même pas la peine de demander à mon invité surprise s’il en voulait un ou non. Au pire, s’il ne le buvait pas, ce n’était pas bien grave, je l'avalerais à sa place.

Je suis toujours un peu d’humeur bougonne au réveil, alors inévitablement je n’avais pas pu m’empêcher de le faire sentir à Steven qui débarquait tel une fleur de bon matin. N’aurait-il pas pu dormir comme le commun des mortels ? Heureusement pour le brun, je râlais, mais ça ne durerait pas longtemps. Dès que j’aurai pris mon café et qu’il agirait, ça ira déjà mieux. Je fixais mon ami à la question qu’il venait de me poser et j'affichai un petit sourire. « C’était une belle gosse rousse et c’est tout ce que tu apprendras ! Surtout que je n’ai pas pu voir ce qui se serait passé par la suite. » Répondis-je, jouant ainsi la carte du mystère. De toute façon, il n’y avait pas grand-chose à dire. Je ne savais absolument pas qui était cette fille, son visage m’était inconnu, mais elle était très jolie c’était certain. En plus de ça, j’ai toujours eu un plus gros faible pour les rouquines, même si je n’avais rien contre les blondes ou les brunes que j’appréciais également. J’invitai ensuite mon meilleur ami à entrer puisqu’il n’allait pas camper dehors. Je n’allais pas le laisser à la rue malgré le fait qu’il m’ait tiré du sommeil et d’un rêve qui aurait pu être vraiment prometteur. « Ah bon ? T’as fait nuit blanche ? » Demandai-je, ne me doutant pas une seule seconde de ce qui avait bien pu se produire pour empêcher Hamilton de se reposer.

Une fois la porte de chez moi refermée, je n’invitai pas le brun à me suivre à la cuisine puisque je savais pertinemment que de toute façon il le ferait de lui-même. M’interrogeant sur ce qui pouvait pousser mon camarade de classe à passer me voir, je fis quelques suppositions. Je ne savais pas si j’étais sur la bonne voie, mais j’imaginais que Jer devait y être pour quelque chose. Il n’y avait que lui désormais pour mettre Steven dans cet état. Je me tournai et regardai mon interlocuteur d’un air encore plus intrigué. Je m’étais trompée ? « C’est quoi alors ? » Dis-je afin de le pousser à se confier tandis que je préparais en même temps du café pour nous deux, laissant la machine faire son œuvre. Je sortis tout ce qu’il fallait pour ça. Je me stoppai net à cause du début d’explication de mon acolyte. Je fis demi-tour pour faire face à mon ami, je ne l’interrompis pas, mais grimaçai en imaginant la scène qu’il me décrivait. Hamilton s'exprimait tel qu'il le souhaitait avant qu'enfin je daigne prendre la parole, restant debout devant lui. « Mais quel enfoiré ! C’est un putain d’homophobe alors son père ? » Bon Dieu ce que genre de personne pouvait me foutre les nerfs ! C’était à cause d’abrutis comme ça que je ne criais pas haut et fort le fait que je suis lesbienne, même si j’en suis fière. Puis c’est là que je pensai à quelque chose. « Tu crois que c’est pour ça que le nouveau évite soigneusement les discussions sérieuses avec toi ? Peut-être qu’il veut pas s’afficher avec toi en public à cause de son paternel ? » Bien sûr, je ne pouvais pas en être certaine, mais ça pourrait expliquer en partie le comportement du blond. Je me rapprochai ensuite de mon invité qui était assis et vins doucement presser son épaule en guise de soutien. « J’suis désolée dingus. Ça a dû être horrible d’assister à ça… Et comment il va ton surfeur ? » Demandai-je, ressentant tout à coup de l’empathie à l’égard du Californien. Après une dernière caresse, je partis prendre les deux tasses qui étaient pleines maintenant que la cafetière avait fini son travail. Très rapidement, je terminai aussi de récupérer le sucre, le lait et des petits gâteaux. Je déposai tout ça petit à petit sur la table de la cuisine puis vint m’asseoir en face de mon meilleur ami. « Tu devrais avaler quelque chose, t’as une mine épouvantable ! » Fis-je remarquer, quelque peu inquiète pour lui. Je poussai dans sa direction l’un des mugs avant d’attraper le mien dans lequel je mis un carré de sucre ainsi qu’un chouia de lait. Je mélangeai le tout puis je pris un petit biscuit sec que je mangeai directement.

Visiblement, mon ami était curieux et intrigué à cause du fait que j’avais rêvé d’une belle rouquine. Il aimerait que je lui en dise plus, mais je n’étais pas encline à le faire. Sans compter qu’en plus ce visage ne me disait rien du tout, donc j’aurais du mal à lui donner des informations dont je ne disposais absolument pas. Pourtant, même moi, je mourrais d’envie d’en savoir davantage. Aux questions du brun, je secouai la tête pour répondre de manière négative. « Non, Monsieur Hamilton, vous n’apprendrez rien de ma part. » Fis-je sur le ton de l’humour. « En vrai, je sais pas qui elle est. » Ce qui était fort dommage parce qu’elle avait une belle bouille qui me plaisait bien. Peut-être que je l’avais déjà aperçue quelque part ou vue à la TV. J’haussai des épaules lorsque Steven me dit que j’allais rêver encore de cette fille cette nuit. Si c’était le cas alors j’en serais ravie, sinon tant pis ça ne serait pas dramatique.

Je laissai entrer le brun chez moi. On allait être tranquilles puisque je suis seule à la maison. Je fronçai légèrement les sourcils à ce que m’indiqua mon meilleur ami. C’est là que j’eus envie de lâcher une grosse bêtise pour le dérider étant donné que j’avais l’impression qu’il n’était pas au top de sa forme ce matin. « Le calmer ? Pourquoi il avait un gros appétit sexuel que tu ne parvenais pas à assouvir ? » Dis-je en lui lançant un petit sourire taquin. Évidemment, je ne sortirais pas ce style de commentaire si j’avais connaissance de ce qui s’était passé. Alors qu’on se trouvait dans ma cuisine où je m’activais à nous préparer du café, j’incitai Steven à me parler, car je sentais qu’il avait besoin de vider son sac. Ce que j’appris me colla des frissons dans le dos et m’énerva en même temps. En effet, je ne supporte pas les gens qui nous jugent sous prétexte qu’on n’est pas hétérosexuels. On a bien le droit d’aimer qui on veut non ? Et le pire là c’est qu’en plus c’est un père qui ose frapper son propre enfant parce qu’il ne correspond pas à ce qu’il attendait de lui. « Ça me dégoute ! » Lâchai-je sans pouvoir me retenir. Si je m’écoutais, j’irais bien dire ma façon de penser au paternel du surfeur, mais probablement qu’il ne voudrait rien entendre et m’enverrait bouler aussitôt telle une malpropre. Apparemment, mon acolyte songeait également au fait que c’était possible que son Californien n’ait pas eu envie de se montrer avec lui ou d’officialiser à cause des mauvais traitements que lui infligeait son géniteur. « Je comprends alors pourquoi il a pu agir comme ça avec toi… » Désormais, je n’en t'enais donc plus rigueur au blond, même si par sa faute j’avais vu plusieurs fois le jeune Hamilton triste. « D’accord. J’imagine que vous en parlerez peut-être plus tard. » Du moins, je l’espérais pour mon ami qui devait avoir besoin de réponses à ses questions et d’être rassuré aussi. Je croisais vraiment les doigts pour que son crush ne se fiche pas de lui et lui laisse une chance de vivre une belle histoire d’amour comme il en rêve.

Voulant apaiser mon invité, je mis ma main sur son épaule et souris tendrement quand il posa la sienne par-dessus tout en m’indiquant comment se portait l’élu de son cœur. J’hochai doucement la tête pour approuver ses dires. « Oui, il va lui falloir du temps pour qu’il s’en remette… » J’observais mon ami. « Ah bon t’as appelé les flics ? » Il avait sûrement bien fait ceci dit si ça pouvait empêcher cet homme de continuer à faire du mal à notre camarade de classe. « C’est probablement mieux pour lui qu’il ne soit plus sous le même toit que son père. » Bien que j’imaginais que ça ne devait pas être simple pour autant. Je n’aimerais pas être à la place du blond. D’ailleurs, je ne préférais pas penser au jour où mes parents découvriraient mon orientation sexuelle.

Comme j’avais fini de préparer le café, je m’installai autour de la table et souris à mon interlocuteur qui me remerciait. « De rien. Allez, requinque-toi un peu ! » Traduction, je souhaitais qu’il grignote et boive pour reprendre des forces et de l’énergie. Chose qu’il s’empressa de faire, ce qui me fit aussitôt sourire. Tout en mangeant mon petit gâteau, j’écoutais ce qu’il avait à me dire. Ses paroles me touchèrent, même si je ne le montrais pas. « C’est rien t’en fais pas. » Je ne lui en voulais pas de m’avoir réveillée, encore moins maintenant que j'avais conscience de ce qui le tracassait. « Tu sais, je ne pense pas que ça dérangerait Hailey que tu lui fasses part de tout ça, mais c’est comme tu préfères. » Je comprenais parfaitement que le brun n’ait pas envie de raconter les soucis de son amant à son ancienne copine. « De toute façon même si j’étais pas là tu viendrais me chercher. » Sortis-je pour plaisanter. D’ailleurs, je lâchai un petit rire à cause de ma bêtise. J’attrapai un autre gâteau que je savourais tout en regardant mon ami. « Si t’as besoin de te reposer, mais pas le courage de rentrer chez toi, tu peux squatter le canap’ si tu veux. » Indiquai-je en voyant bien que le pauvre n’en pouvait plus suite à sa nuit blanche. Je pris ma tasse et fis attention de ne pas me brûler en avalant une première gorgée de caféine qui allait m’aider à me réveiller puisque j’étais encore un peu dans le cirage là.

En voyant et en entendant Steven rire, je ne pus faire autrement que de sourire. Je préférais nettement qu’il s’amuse plutôt qu’il ne soit déprimé pour diverses raisons. À ce qu’il me répondit, je lâchai un petit rire. « Si ça se trouve, elle n’existe même pas en dehors de mes rêves… » Ce qui était tout à fait possible bien qu’une fois j’avais lu quelque part qu’il n’était pas possible d’avoir des visages non familiers lorsqu’on rêve. Pourtant je peux vous certifier que ça m’est arrivé un bon paquet de fois. Puis, mon sourire repointa le bout de son nez lorsque mon meilleur ami me dit que je mérite de trouver quelqu’un de bien. « Plus que toi oui c’est sûr ! » Dis-je pour le taquiner. Après tout, qui aime bien châtie bien non ? Surtout qu’à la longue il devait être habitué à ce que je le charrie de la sorte. C’est vrai que j’aimerais beaucoup me trouver une petite copine, mais en même temps bien que je joue à la fille qui se fiche de tout, en réalité j’ai peur de ce qu’on pourrait raconter sur moi si on venait à apprendre mon orientation sexuelle. En effet, ce n'est pas quelque chose que je clame haut et fort. La preuve, personne en dehors d’Hamilton n’est au courant de mes préférences.

Je ne savais pas encore pour quelle(s) raison(s) exactement le brun était venu si tôt chez moi. Malgré tout, j’avais cette sensation que quelque chose n’allait pas, voilà pourquoi je l’embêtais en racontant n’importe quoi. Si ça pouvait le faire sourire ou mieux rire, alors j’en serais contente. La réponse de mon invite surprise me fit tiquer. « Interrompus ? Par quoi ou qui ? » Voulus-je savoir maintenant qu’il avait piqué ma curiosité. Je n’eus pas à attendre bien longtemps avant de découvrir le pot aux roses. Je n’en revenais pas que cet homme infâme ait pu faire du mal à sa progéniture tout ça parce qu’il n’apprécie pas le fait que Jeremiah aime les garçons. Tout ce que j’espère, c’est que mes parents n'auront pas une réaction aussi disproportionnée le jour où ils apprendront mon homosexualité. Je croisais vraiment les doigts pour qu’ils le prennent bien. Je soupirai d’énervement de constater que même au XXIe siècle on pouvait encore avoir du mal à être acceptés à cause de notre différence, bien que je n’aime pas particulièrement ce terme. Je grimaçai à ce qu’il me dit. Je me rapprochai de lui pour poser un instant ma main sur la sienne. « Comment t’aurais pu t’en rendre compte s’il cachait ce qu’il subissait chez lui ? » En effet, en général, les victimes d’actes aussi horribles étrangement se sentent trop honteuses pour en faire part aux autres alors que ça devrait être à leurs bourreaux respectifs de ressentir ce sentiment.

Nous continuâmes à discuter tandis que je préparais en même temps le café pour nous deux. Pendant que la machine faisait son boulot, moi je fis preuve d’un peu de tendresse envers Steven, lui apportant mon soutien comme je le pouvais. Je lui souris avant de retenir un rire. « Oh ! Pour ça je n’en doute pas ! Tu vas être encore plus sur son dos qu’auparavant ! » Pourtant, White n’avait jamais eu l’air d’apprécier le fait que le brun soit toujours après lui, mais peut-être que ça allait changer désormais. Je fus quelque peu surprise lorsque mon ami m’expliqua qu’il avait fait appel aux flics, mais il avait sans doute eu raison d’agir ainsi. En l’écoutant, je fis balancer ma tête. « Je sais pas si pour le coup on peut parler de fierté. C’est peut-être plus le fait que malgré tout, ça ne doit pas être simple de faire la démarche alors que le coupable n’est autre que son père. » Après, je n’étais pas sûre de viser juste, je ne faisais qu’émettre une hypothèse. Surtout que je n’avais jamais été confrontée à ceci, donc je ne savais pas réellement ce que pouvait ressentir le blondinet. « Ah parce qu’il est chez Harper ? » Ceci dit, en étant sous la protection du chef de la police, il ne risquait plus grand-chose désormais et sera en sécurité grâce à lui. « Ça, j’peux pas te dire désolée. Mais dis-toi que tu as bien fait. En plus si Harper l’a pris sous son aile, je doute qu’il lui arrive quelque chose. » Ou alors ça serait vraiment pas de pot.

J’apportai de quoi remplir l’estomac de mon acolyte et le réconforter par la même occasion. Je le laissai donc se faire plaisir tandis que moi-même je prenais le temps de déguster un petit gâteau. Mon camarade de classe m’expliquait pourquoi il ne voulait pas discuter du sort de son crush avec Hailey. « À toi de voir dingus ! Mais je suis sûre qu’elle se montrerait compatissante et empathique. » Après libre à lui de se confier à son ex ou non. S’il préférait se tourner vers moi, ça ne m’embêtait pas puisque j’étais habituée maintenant à ce qu’il me livre ses états d’âme. Surtout quand il s’agissait de ce garçon qui lui faisait tourner la tête depuis son arrivée en ville. Histoire de détendre un peu l’atmosphère, j’avais lâché une connerie qui nous fit marrer tous les deux. « Je l’aurais parié ! » Rétorquai-je à la suite de ce que venait de me sortir le brun. Tout en mangeant et en buvant un peu de mon café, j’avais proposé à mon ami de se reposer sur le canapé s’il le voulait, mais celui-ci n’était pas certain d’y parvenir. « Tu peux toujours essayer, si tu n’y arrives pas, tant pis… » Répondis-je avant qu’il ne s’interroge sur la complexité des relations homosexuelles « En même temps, t’as pas choisi le mec plus simple. » Fis-je remarquer. Évidemment je savais pertinemment qu’on ne décide pas de qui on tombe amoureux. Je haussai des épaules à la question qu’il me posa. « Tu me demandes ça à moi ? Alors que je suis encore jamais sortie avec une fille ! Désolée, mais j'vais avoir du mal à éclairer ta lanterne là Steven ! Après pour ce qui est de ton surfeur, ça n’excuse pas tout son comportement, mais ce qu’il a subi depuis on ne sait combien de temps n’a pas dû aider à vous faire partir du bon pied. Ayant une vie compliquée chez lui, c’est assez logique en fait que ça n’ait pas été simple entre vous. » Du moins, de mon point de vue. Après, je ne savais pas ce qu’en pensait mon interlocuteur, mais il n’allait sans doute pas tarder à me partager son ressenti à ce sujet. « Laisse-lui le temps d’encaisser le choc déjà. Ensuite, essaie d’avoir une discussion posée avec lui. » C’était le mieux que je puisse lui conseiller vu les circonstances actuelles.