Retrouvailles émouvantes

Joyce s’était réveillée il y a quelques heures dans une maison inconnue. Ce n’était ni celle dans laquelle elle avait vécu à Hawkins, ni la dernière où elle avait résidé après avoir déménagé de l’Indiana. La quarantenaire n’avait rien reconnu dans cette habitation. Mais il y avait pire que ça… Ce qui la tracassait énormément à l’heure actuelle c’était le fait que ses fils, Eleven et Hopper ne soient pas à ses côtés. Ça en faisait des mystères à éclaircir, mais ce n’était point ceci qui allait arrêter madame Byers.

Bien que dévastée d’être seule dans cette ville mystérieuse, la vendeuse n’allait pas rester les bras croisés. Au contraire ! La brune comptait remuer ciel et terre jusqu’à retrouver sa famille. Eh oui, Hopp et sa fille adoptive faisaient désormais partie intégrante du clan Byers et avaient pleinement leur place dans le cœur de Joyce.

Malgré la grande anxiété que ressentait la brune – ce qui se traduisait par le fait qu’elle fume encore plus qu’à son habitude et fasse les cent pas tout en étant agitée – cette dernière ne se laissait pas abattre. Par chance, ayant un ordinateur – dans ce qui semble être son nouveau foyer – ainsi qu’un accès à internet, la quadra parcourut les réseaux sociaux afin d’y récupérer des photos de ses proches. Ensuite elle concocta des avis de recherche qu’elle avait l’intention de placarder partout afin de se donner toutes les chances de réussir à mettre la main sur ceux qui ne répondent pas présents. Évidemment, la maman avait essayé de les joindre, mais ça n’avait pas été un franc succès.

Tout en intoxiquant ses poumons pour tenter – en vain – de se calmer, madame Byers arpentait les rues de la ville et collait ses affiches. Elle fit ceci pendant un certain temps jusqu’à ce qu’elle arrive devant un grand panneau sur lequel étaient déjà accrochées des annonces de gens qui comme elle étaient à la recherche d’autres personnes. Alors que Joyce analysait tout ceci, elle fut saisie de voir une affichette avec sa photo ainsi que celle de Jane. Instinctivement, la vendeuse la décrocha et lit tout ce qui y était inscrit. C’est là qu’elle vit dessus l’adresse du commissariat et le nom de Jim. Bon sang ! Pourquoi n’y avait-elle pas pensé plus tôt ? S’il y avait bien un endroit où trouver l’élu de son cœur c’était forcément là-bas ! A la place du papier qu’elle avait récupéré, la quadra mit une de ses feuilles. Sait-on jamais que quelqu’un ait des informations au sujet de ses deux garçons. Pour l’heure, il fallait qu’elle aille à la rencontre de son homme pour lui faire savoir qu’elle était ici et allait bien hormis qu’elle se fasse un sang d’encre pour Jonathan et Will.

Ne connaissant pas encore trop bien cette ville, la femme en alpagua une autre. « Bonjour. Excusez-moi madame, mais vous pourriez m’indiquer où se trouve le commissariat s’il vous plaît ? » La dame âgée observa attentivement son interlocutrice avant de lui répondre : « Bonjour. Il n’est pas très loin d’ici. » Elle montra une direction à suivre à la brune. « Vous continuez tout droit, vous allez avoir deux interactions, après la seconde, il vous suffira de regarder sur votre droite, vous ne pourrez pas manquer le commissariat qui est bien visible. » « Merci madame, au revoir. » « Au revoir. » Aussitôt cette information obtenue, Joyce plia l’annonce qu’elle avait prise sur le panneau et la rangea dans l’une des poches de son manteau. Quant aux siennes, elle les garda à la main et d’un pas rapide elle s’en alla.

Après quelques minutes de marche, enfin la vendeuse arriva à destination. Elle pénétra dans l’hôtel de police et s’avança jusqu’au premier bureau derrière lequel se tenait un homme d’une trentaine d’années. « Bonjour madame. Puis-je vous aider ? » Demanda-t-il en souriant. « Bonjour monsieur. J’aimerais voir Jim Hopper s’il vous plaît. » « D’accord. C’est pour quoi ? Parce qu’il est occupé… » Sans écouter la suite, la brunette l’interrompit. « C’est important. Dîtes lui que Joyce est là. » « Très bien. » Le brun prit son téléphone et passa un coup de fil. « Jim, c’est Parker. Il y a une certaine Joyce à l’accueil qui demande à te voir… » Vu l’expression sur son visage, nul doute que son correspondant ne lui avait pas laissé le temps d’ajouter quoi que ce soit d’autre. « J’imagine qu’il arrive. » Dit-il à madame Byers. Cette dernière lui sourit. « Merci. » Elle avait l’impression d’être une adolescente qui allait enfin revoir son coup de cœur après un certain temps loin de lui.

Aussi étrange que ça puisse paraître, Joyce avait réussi à se servir du PC à sa disposition ainsi que des réseaux sociaux. Alors qu’à l’époque de laquelle elle débarquait, elle n’avait guère autre chose qu’un téléphone fixe et le minitel. C’était à n’y rien comprendre… mais peut-être que c’était inné ? Il devait y avoir une explication, mais à l’heure actuelle la mère de famille n’allait pas se plaindre d’avoir su utiliser sans aucune difficulté – comme si elle les maîtrisait à la perfection – les nouvelles technologies. Surtout que c’était très utile pour confectionner des avis de recherche.

Pour l’instant, Byers était trop préoccupée par autre chose pour s’interroger à propos de tout ceci. En effet, c’était le cadet de ses soucis. Tout ce qu’elle désirait là, c’était retrouver ses proches. Pour le reste, elle aura le temps d’y réfléchir plus tard. En effet, la vendeuse était à mille lieues d’imaginer qu’elle avait fait un sacré bond dans le futur. En revanche, tandis qu’elle sillonnait les rues de la ville, elle ne reconnut point Hawkins ou Lenora Hills. Mais où donc était-elle arrivée ? Ce n’était pas ce qui la chagrinait le plus. Son but premier restait de mettre la main sur Hopper et les enfants. Mais par chance, très vite la brune eut une piste. Sans attendre davantage, Joyce se rendit illico presto jusqu’au commissariat et se présenta à l’accueil. Elle demanda à l’agent derrière le bureau d’avertir Jim du fait qu’elle était ici. Le flic n’était pas très disposé à embêter son collègue, mais il abdiqua face à l’insistance de la femme qui ne comptait de toute façon pas s’en aller sans avoir une discussion avec Hopper. Celui-ci ne devrait plus tarder normalement. Et ce fut bel et bien le cas puisque la mère de famille le vit débouler en trombe, ce qui la fit sourire. Il avait l’air d’être en pleine forme, chose qui rassurait déjà la brunette. Celle-ci sentait son rythme cardiaque qui accélérait au fur et à mesure que le shérif se rapprochait et ce fut l’apothéose lorsqu’il l’embrassa en guise de bonjour. Ce baiser réchauffait déjà le cœur de la quarantenaire qui était soulagée de revoir son homme.

À la fin de leurs embrassades, Joyce le regarda avec des étoiles plein les yeux et passa sa main dans les cheveux de Jim qu’elle caressait avec tendresse. « Rappelle-moi c’est toi ou moi le flic ? » Répondit-elle d’un air amusé avant de vite reprendre la parole plus sérieusement. « Tu sais bien que je ferai toujours mon possible pour te retrouver. » La preuve, elle n’avait pas hésité à aller jusqu’en Russie pour le rejoindre et le sortir de la panade. Un fin sourire aux lèvres, elle cessa ses papouilles, mais fronça les sourcils. « Comment t’as fait pour que tes cheveux repoussent si vite ? » Oui, elle venait de tiquer sur ce détail, car, la dernière fois qu’elle l’avait vu, il avait la boule à zéro. Aux yeux de madame Byers, c’était il y a quelques heures à peine, elle était bien loin de se douter que le temps ne s’était pas écoulé de la même manière pour eux deux. Suite à la question de Hopper, la brune haussa des épaules. « Je ne sais pas où sont les enfants, ça me stresse beaucoup… mais je suis soulagée que tu sois là Hopp’. J’ai eu peur qu’on soit de nouveau séparés. » Effectivement, elle était encore traumatisée par toute cette période où elle l’avait cru mort alors qu’en réalité il avait été fait prisonnier. « Est-ce qu’on pourrait discuter autre part ? » Demanda-t-elle, préférant éviter que des oreilles indiscrètes entendent des choses, qui pourraient leur paraître bizarres. De plus, elle avait la sensation qu'on les dévisageait, ce qui n’était pas très agréable. Pour cause, par le passé, tout le monde à Hawkins la prenait pour une folle alors qu’elle avait eu raison lorsqu’elle pensait que Will était vivant.