Une visiteuse venue d'ailleurs { Ellie

Je rentre chez moi après plusieurs jours l'absence, je n'avais jamais été à l’hôpital avant et il faut croire qu’ils prennent leur travail au sérieux lorsqu'il s'agit de leur patient. Après plusieurs examens fait avec la plus grande attention, ils m'ont laissé partir sous le consentement de leur psychologue. Je n'ai pas aimé cette façon qu'elle avait eu de me sonder, je comprends mieux pourquoi les autres androïdes n'aimaient pas ca quand je tentais d’en savoir plus en me connectant à eux.

J'ai du mal à comprendre, pour une fois tout me dépasse . Je me suis réveillé ici, dans cette ville et cette chambre ou je suis censé habiter. Je ne sais pas pourquoi je suis là et depuis mon réveil j’ai tenté de comprendre mais... rien. Je sais juste que je n'ai pas changé de nom et que je travaille toujours à la police. Vu la date de naissance de ma carte d'identité j’ai dû… remonté le temps où je ne sais pas. Tout est flou d'un seul coup. Je ne me rappelle que de Hank et de notre échange amicale après les événements. Puis après je me souviens m'être réveillé ici, en tant qu'humain. J'ai vraiment cru à un tour d’Amanda au départ mais heureusement elle n'a plus aucune emprise sur moi ! Sauf que je ne sais pas où se trouve Markus ou même Hank, ce dernier saurait comment faire parce que la je suis perdu. J'ai été programmé dans le but de résoudre des enquêtes et d'avoir des relations aussi humaine que possible et même si mes connaissance vont au-delà de toute espérance c'est autre chose de les mettre en pratique. C'est pour ça que ma cuisine ne ressemble à rien tellement le bazar y est omniprésent, ce qui est un peu le cas dans la maison également et ne parlons pas du jardin. J'ai lu que les humains tondaient leur pelouse mais je n’ai même pas de tondeuse. Toute cette technologie étant vieille pour mon époque, je ne sais même pas comment on s'en sert surtout qu'on doit taper les rapports de police sur un ordinateur ! Quelle perte de temps. Mes capacités robotique me manque déjà…

Je monte en haut pour aller dans la salle de bain, j'irais ranger après et tenterais un plat avec ce que j avais dans le frigo. On m'avait fortement conseillé de m'y mettre, même si cela ne rentrait pas dans ma capacité mais pour l'heure, j'avais besoin d'une bonne douche. Je posais mon regard dans la glace avant de soupirer, ça n'allait pas être simple. Si Hank était là il saurait quoi faire. En tout cas j'avais une tête à faire peur, les humains avaient toujours l'air d'avoir une tête bizarre.

J'arpente prudemment les rues apparemment vides. Rien de bien dépaysant pour moi. Depuis presque toujours, les rues sont vides, mortes. A l'image de la société et de la vie. Pourtant, il n'y a aucun claqueur. Aucun zombie à l'horizon. Me réveiller dans cet endroit me paraissais déjà très étrange. Pourtant je suis dans une ville: jusque là, rien d'anormal. Mais j'ai entendu des voix, puis des voitures. Là encore, rien de bizarre. Mais c'est la suite qui m'as surprise: aucun zombie n'a poursuivi le peu de passant que j'ai pu croiser. Personne n'est devenu totalement fou. C'est ça, qui est le plus effrayant dans le fond. Et surtout: aucune trace de joel. Nulle part. Ou en tout cas, pas dans l'espèce de maison où je me suis réveillée ce matin. Maison que j'ai quitté vite fait, d'ailleurs! Nous n'allons nulle part l'un sans l'autre, et le fait d'être seule m'as collé la trouille, j'avoue. Après avoir passé des années collée à lui, il m'est difficile de me repérer par moi-même: bien que j'en sois parfaitement capable maintenant que je suis adulte. Joel, c'est mon père. Mon ami. Et là, il n'est plus avec moi, donc il faut absolument que je le retrouve!

Mon sac à dos sur l'épaule et une batte de baseball criblée de clous dans les mains, pistolet à la ceinture, je marche dans les rues les plus petites et les plus sombres. Jamais au grand jour. Les vieilles habitudes ont la vie dure. Pourtant, j'entends les bruits de la civilisation, pas loin. Je perçois du mouvement, des gens. Je vois des boutiques ouvertes: ils ne tiennent vraiment pas à la vie, ceux là! Un jour où l'autre, les claqueurs ou d'autres beautés du genre vont les trouver et les bouffer tout crus! Je préfère de loin rester dans mes ruelles. Et en vie, surtout! Finalement, j'arrive devant une sorte d'allée où se succèdent des petites maisons. Elles ont l'air vides à première vue. Joel serait-il allé se réfugier ici? Ou pire, est-ce qu'il me chercher aussi?! Sans repère, je n'ai aucun point de rendez-vous: mais il chercherait déjà certainement à se mettre en sécurité: à récupérer des armes et de quoi manger. D'où, les maisons. Il ne s'approcherait pas des commerces, des boutiques et autres trucs de ce style.

J'entre alors dans la première maison venue, ma batte fermement encrée dans la paume de ma main droite. Personne dans l'entrée. Je refermer doucement derrière moi. La maison est en bon état, et étrangement bien rangée. Aucune trace de fuite, ou même de pillage. Aucune porte enfoncée ou fenêtre brisée...De plus en plus étrange! Poussée par mon instinct, et surtout affamée par les heures que j'ai passé à marcher pour chercher Joel, je me dirige automatiquement vers la cuisine. J'y trouve des fruits encore bons, comme si ils avaient étaient cueillis il n'y a pas longtemps! Une pomme me fait presque saliver et je l'attrape avant d'en croquer un morceau: elle est sucrée, et ce n'est pas une décoration; c'est bel et bien un vrai fruit! Je continue ensuite mon exploration, montant jusqu'à l'étage. En arrivant en haut, j'entends du bruit et me plaque contre un mur, prêt d'une porte fermée. Le bruit de l'eau qui coule. Puis qui s'arrête. Serais-ce Joel? Ou alors le propriétaire de la maison? Non, plus personne ne possède de maison, maintenant. Finalement, la porte s'ouvre et je reste dans l'ombre, prête à abattre ma batte s'il ne s'agit pas de Joel: mais je suspends mon geste en voyant un type sortir de là, serviette autour de la taille. Il parait totalement normal: et je remarque rapidement qu'il n'a aucun bleu sur le corps, aucune cicatrice, aucune marque. On dirait presque qu'il n'a pas été là lors de l'apocalypse. Mais qu'est-ce que c'est que ce mec, exactement?!

Alors qu'il est encore de dos, j'en profite pour avancer d'un pas et pose le bout de ma batte entre ses deux omoplates. Il s'arrête net et n'essaie pas pour autant de se retourner. Au moins, il est intelligent. "J'veux pas vous faire de mal", dis-je simplement. "Je cherche mon père. Assez grand, balèze, les cheveux gris et un regard à faire flipper le diable en personne. Vous ne l'auriez pas vu, par hasard?"

L'eau chaude ça détend, je n'y suis pas resté longtemps mais suffisamment pour sentir toutes les terminaisons nerveuses de mon corps se détendre. C'est encore une situation inhabituelle pour moi, je n'avais jamais été autant nerveux, surtout que je ne connaissais rien à la vie humaine quand on y réfléchissait bien. Mais je suis programmé pour réussir et je vais me fixer un objectif.

Une fois sorti de la douche je met une serviette autour de ma taille et coiffe mes cheveux pour les rendre plus présentable. Les humains s'occupent toujours de leur cheveux. Maintenant, il allait falloir s'habiller, je sors de la salle de bain et me dirige vers ma chambre. En sentant quelque chose de dure entre mes omoplates, je ne bouge plus, essayant de comprendre ce qu’il se passe. Je sens mon petit cœur humain battre plus fort dans ma poitrine à cause de la surprise même si je n’étais pas effrayé. Tant que ce n’était pas une arme à feux qui me tenait en joue, j'avais une grande chance de m'en sortir. J'entends la voix d'une femme me dire qu'elle ne me veut aucun mal, qu'elle cherche juste son père et m'en fait sa description. « Non… je n’ai vu aucune personne de cette description en ville récemment et je doute qu'il soit passé par ici, il n'y a que moi qui habite la. » J’avais vérifié tous les papiers pour être sûr quand je m'étais réveillé. « A qui ai-je l'honneur ? » Mon côté négociateur avait pris le dessus. Il y avait une grande probabilité qu'elle ne cherche que son père et rien d'autre, comme ça tout le monde pourrait s'en tirer sans dommage. Je n’étais plus un robot et ne pouvait plus analyser comme je le faisais avant mais je pouvais toujours réfléchir à la même vitesse. « Écoutez… me menacer ne vous mènera à rien. En plus, je suis désarmé, je ne pourrais rien vous faire. Pourrais-je au moins me retourner pour que nous puissions avoir une discussion en face à face ? » Il fallait toujours poser la question, elle pouvait être dangereuse mais à entendre son timbre de voix, elle n’avait pas l'air méchante. Je devais avouer que cette femme m'intriguait au plus haut point. Qui rentrait chez les gens comme ça en menaçant les occupants avec une batte tout ça parce qu'elle cherche son père ? Peu de personne hormis elle. J'en avais vu des choses dans la police mais la c’était une première.