Nuit agitée (Kura ♥)

Mara s’était plutôt bien faite à la vie à New York depuis qu’elle y était. OK, au début c’était un peu déroutant, même encore maintenant, puisqu’elle n’avait toujours pas trouvé le moyen de rentrer en contact avec ses parents, mais pourtant c’était pas si mal. Ici elle s’était trouvée de nouveaux amis, même si au départ elle ne voulait pas trop ouvrir son cœur, par peur de se retrouver une fois de plus abandonnée… Mais voilà, on ne choisit pas vraiment de s’attacher ou non à des personnes, ça vous tombe dessus sans prévenir. C’était ça la magie et la beauté de la vie. D’ailleurs en parlant de magie, il devait vraiment y en avoir dans cette ville puisque la blondinette était tombée nez à nez avec une fille qui pourrait aisément passer pour sa jumelle tant la ressemblance entre elles est troublante. Ce qui avait valu un petit accident à la blonde sur son lieu de travail, heureusement rien de bien méchant, juste une petite brûlure sur la main. C’était donc ainsi qu’elle avait fait la connaissance d’Hannah, se rendant compte qu’elles avaient d’autres points communs que leur physique similaire. Ayant bien accroché toutes les deux et aussi parce que Carlyle était intriguée, elles étaient donc restées en contact et s’étaient promis de vite se revoir.

En parlant de sosie, quelle surprise ça avait été pour la jeune femme de réaliser que le garçon qu’elle avait renversé – et qui vivait désormais avec elle – n’était pas son ami Steve, mais quelqu’un d’autre. C’était dingue quand même ! Sûrement qu’ils n’étaient pas les seuls dans le coin à avoir des personnes qui leur ressemblent à ce point. Comment c’était possible ? Alors là, aucune idée ! En tout cas, cette histoire amusait beaucoup l’adolescente. Surtout quand elle comparait son colocataire Kurt avec l’autre brun puisqu’elle apprenait encore à découvrir les deux en fin de compte.

Ayant travaillé toute la journée dans ce même café où elle avait fait la rencontre de miss Baker, la rebelle après avoir dîné en compagnie de son coloc, s’était réfugiée dans sa chambre puisqu’elle avait besoin d’être au calme. Allongée sur le ventre, sur le lit, elle avait regardé un film. À la fin de celui-ci, prise de nostalgie, elle se mit à parcourir ses fichiers photos et vidéos, se replongeant dans ses souvenirs avec son défunt petit copain. La petite blonde soupira en repensant à lui et une vague de tristesse se mit à l’envahir de toutes parts. Pourquoi faut-il toujours qu’elle s’inflige ce mal ? Elle pourrait se débarrasser de tout ça, mais n’y arrive tout simplement pas. Puis en plus de ça, elle n’a pas envie de supprimer Dylan que ce soit de son cœur, sa tête ou encore de son téléphone ou de son ordinateur. Non, elle ne peut pas le rayer de sa vie comme ça, comme s’il n’avait jamais existé alors qu’il avait été la plus belle chose qu'elle ait connue et que ces mois passés à ses côtés étaient inoubliables. En soupirant de nouveau, la serveuse coupa son ordinateur, le ferma et le posa par terre près de son lit avant de se glisser sous les draps et d’attendre le sommeil. Celui-ci arriva au bout de plus d’une heure environ.

Alors que la jeune femme, au sommeil toujours aussi pitoyable, se tourna pour se mettre sur le côté. C'est là qu'elle sentit comme une présence près d’elle. Elle ne saurait expliquer, mais c’était comme si elle avait l’impression qu’on l’observait. Cette sensation ne la lâchant pas, elle alluma sa lampe de chevet pour vérifier et sursauta en voyant qu’effectivement son instinct ne l’avait pas trompée. « Putain ! Ça t’arrive souvent de faire ça ? » Râla la blondinette en remontant en vitesse sa couette puisqu’ayant trop chaud elle avait viré le bas de son pyjama et n’avait gardé que son haut. Encore heureux qu’elle n’était pas totalement à poil, même si elle serait en droit étant chez elle et dans sa chambre. « Arrête de me regarder comme ça ! T’es flippant ! » Ben ouais, c’est quand même spécial d’être à moitié endormie et de trouver un mec près de soi quand on ne l’a pas invité et qu’on se sent pas à l’aise parce qu’on se pensait seule et qu’on avait donc pris ses aises. « Qu’est-ce que tu fous là Kurt ? Tu me dis pourquoi t’es venu squatter mon lit ou sinon je t’en fais sortir à coup de pied dans le derrière ! » Le menaça-t-elle gentiment tout en s’enroulant bien dans sa couette, cachant intégralement ses fesses et son intimité. En tout cas, elle espère que le squatteur de lit va se mettre à table et vite parce qu’elle aimerait bien pouvoir se rendormir afin d’être en forme au boulot demain. Sinon ça risquait de piquer. Encore que, ça va, elle ne bossera pas le matin puisqu’elle sera de service le soir.

Miss Carlyle aurait sans doute dû s’abstenir de regarder une fois encore les photos et vidéos de son défunt petit ami. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’elle ressentait à présent un gros vague à l’âme. Comme d’habitude… Mais elle n’arrivait pas à s’empêcher de revisionner tout ça alors que ça lui rappelait d’excellents souvenirs en compagnie de Dylan. Seulement voilà, il lui manquait toujours autant depuis qu’il avait quitté ce monde. C’était donc dans cet état de tristesse que la jeune femme avait fini par s’endormir – non sans mal à cause de la chaleur qui commençait à se faire ressentir ces derniers jours – après s’être débarrassée de son pantalon de pyjama qui la gênait, le laissant traîner par terre près de son lit.

Un mini réveil nocturne se transforma en réveil tout simplement lorsque la jeune femme remarqua qu’elle n’était pas seule dans son lit. Visiblement, son coloc s’était permis de s’inviter dedans sans même lui demander son avis préalable. Ce qui mettait un peu mal à l’aise la blonde, surtout qu’avec la pleine lune dehors et les réverbères allumés, on y voyait quasiment bien dans la pièce. Bordel, il avait dû voir qu’elle n’était pas totalement habillée. Une fois la surprise passée, Mara se hâta de cacher ce qui devait l’être tout en demandant au brun s’il lui arrivait souvent de faire ça. OK, elle n’avait pas été assez explicite apparemment puisqu’il ne semblait pas comprendre où elle voulait en venir, ou alors il jouait à l’idiot. La jeune femme leva les yeux au ciel. « De t’engouffrer dans ma chambre sans ma permission et de bafouer mon intimité en venant te poser sur mon lit et m’observer en train de dormir ! » Répliqua-t-elle quelque peu perturbée. C’était bien la première fois qu’on lui faisait ce coup-là. Juste après la miss râla parce qu’elle n’appréciait pas trop la façon dont Kurt la regardait. Elle soupçonnait vraiment le fait qu’il ait maté les parties de sa peau qui n’étaient pas encore couvertes il y a quelques minutes de ça. La serveuse arqua un sourcil en l’entendant rire avant qu’il ne se défende. « Non, non, non ! Tu me regardes encore avec insistance, voire même d’un air lubrique ! » Tant pis si ça ne lui plaisait pas, il n’avait qu’à pas être là sans s’être annoncé au préalable. D’ailleurs assez joué comme ça, maintenant la demoiselle voulait savoir ce qu’il fichait ici. Voilà qu’à présent le garçon essayait de faire pitié à la blonde. « Alors ça, je n’en ai rien à faire ! Si j’ai envie de te botter l’arrière-train je le ferai ! » Répondit-elle en riant avant d’écouter la suite sans plus interrompre son colocataire tandis qu’elle s’emmitouflait dans sa couette. En tout cas, elle trouvait au moins mignon le fait que le jeune Kunkle ait eu envie de se confier à elle et non aux abonnés de sa chaîne YouTube. « OK, je vois. N’essaie pas de m’amadouer ! » Commença-t-elle à dire alors qu’elle avait du mal à encaisser qu’il se soit introduit de la sorte dans sa chambre. « Désolée que tu aies fait un cauchemar, mais t’aurais pu me réveiller. J’aurais préféré… » Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase à cause de l’intervention de son interlocuteur. Elle le regarda en boguant un peu, avant de reprendre ses esprits en se lâchant. « Eh bien moi ça me gêne ! J’ai pas pour habitude que n’importe qui me voie comme ça ! » À vrai dire c’était même arrivé très peu de fois en fait. « T’es qu’un sale vicelard, tu m’as bel et bien reluquée comme je le craignais ! T’aurais quand même pu frapper avant d’entrer dans ma chambre déjà ! » Oui, ça aurait été la moindre des choses. C’était même du bon sens, mais visiblement ce n’était pas inné chez Kurt. « À partir de maintenant, je vais être obligée de m’enfermer à clé ! » Chose qu’elle ne faisait jamais puisqu’elle était habituée à vivre seule, mais voilà là, il allait bien falloir qu’elle prenne l’habitude d’y penser si elle voulait être tranquille.

La jeune Carlyle soupira tout en poussant l’intrus. Bon pas trop fort non plus puisque comme il le lui avait rappelé, il était encore en convalescence, donc elle n’avait pas envie d’empirer son état. « Si t’as besoin de me raconter ton cauchemar, d’accord, mais sors de ma chambre le temps que je remette mon pantalon ! Et puis ramène-moi de la vodka s’te plaît, j’en ai besoin ! » Aussi bien parce qu’elle se sentait encore mal à cause du manque du blond que parce qu’elle voulait essayer de chasser de son esprit le fait que son coloc ait pu la voir à moitié nue. En attendant que le brun bouge son popotin, la blondinette se pencha vers le sol et tendit son bras droit pour attraper son bas de pyjama tandis que son autre main se cramponnait à la couette. Bon sang, son habit était trop loin. Mara essaya de tendre encore plus son bras, mais sans grand succès. Si bien qu’elle se retrouva à moitié dans le vide, les fesses à l’air alors que ce qui les cachait venait de se faire la malle. « Aaaaah ! » Cria la blondinette qui se retrouva les mains par terre. « Grrr ! » Pesta-t-elle à cause de sa maladresse. Au moins, elle était plus près de ce qu’elle cherchait à ramasser quelques instants plus tôt. Elle le récupéra donc rapidement puis un peu honteuse, rattrapa sa couette pour s’enrouler de nouveau dedans. Lorsque Kurt quitta enfin la pièce, la serveuse se leva et claqua sa porte. Elle balança sa couette sur le lit puis enfila à la hâte son pantalon avant de rouvrir sa porte de chambre. Ensuite, la blonde retourna vers son lit et posa bien à plat sa couette sur celui-ci avant de se mettre en position semi-allongée, se calant bien avec ses oreillers en attendant le retour de Kurt.

La blondinette n’appréciait pas du tout le fait que son coloc ait eu le culot d’entrer dans sa chambre et surtout de se poser près d’elle dans son lit pendant qu’elle dormait. Non vraiment, ça lui faisait trop bizarre. Elle trouvait même ça limite flippant, alors forcément elle avait du mal à redescendre en pression pour l’instant. C’est pour ça qu’elle l’observait d’un drôle d’air. « Tu cherches à me flatter pour me calmer. C’est ça ? Ben, ça ne marche pas ! » D’accord, ce petit compliment lui faisait plaisir, d’ailleurs il suffisait de voir son petit sourire pour s’en rendre compte, mais non Kurt n’allait pas s’en tirer si facilement. « Comme tout le monde non ? » Enfin en tout cas de son côté ça lui paraissait être normal, puisqu’elle devait songer à tout un tas de trucs. Et encore, heureusement elle avait réussi à décrocher un boulot il y a quelque temps de ça, c’était déjà un souci en moins dans sa tête puisque ça lui permettait de payer ses factures. Pour le moment en tout cas, puisqu’étant en contrat intérim, il faudra qu’elle en trouve un autre prochainement. La jeune femme arqua un sourcil. « Heureuse ? » Dit-elle en pouffant légèrement de rire. Pourtant, s’il savait que ce n’était pas vraiment le cas vu ce qu’elle avait visionné avant de s’endormir. Donc non, la petite blonde n’était pas dans la joie et la bonne humeur actuellement. Toutefois, le rire de la serveuse se mit à résonner à cause de ce que son interlocuteur venait de lui dire. « Peut-être bien que ça pourrait m’être utile ouais, même si je vois pas comment ça arrangerait les choses… » Oui, comme elle pensait à Dylan, forcément ce n’était pas un porte-bonheur qui allait lui ramener son défunt petit ami. « Mais, non merci. Garde-le ! C’est ta mère qui te l’a offert. » Elle n’allait quand même pas lui piquer, même si c’était lui qui lui proposait. Et puis, si vraiment elle en voulait un, elle pourrait toujours s’en acheter un.

La façon dont le brun regardait miss Carlyle, ne lui disait rien qui vaille. C’était assez perturbant et malaisant d’ailleurs. Encore plus alors qu’elle remarquait vers quelle zone de son corps le regard du garçon se posait. Ce qui lui fit penser qu’il avait sûrement vu ce qu’il ne fallait pas. Mara lui mit un coup sur l’épaule pour lui faire comprendre qu’elle n’était pas dupe. « Ouais, ben j’ai pas besoin de te poser la question pour savoir à quoi tu penses ! » Ah les mecs, de vrais obsédés quand ils s’y mettent. Visiblement Kunkle n’était pas une exception, mais ça allait compliquer leur colocation cette histoire. L’adolescente ne put retenir un rire lorsque son interlocuteur râla. « Apparemment non. Puis c’est ta faute si j’ai des envies de meurtre là ! » Bon d’accord, elle exagérait un peu là, mais c’était histoire de bien lui faire sentir qu’elle n’approuvait pas ses agissements. Parce que oui, elle était gênée que son ami ait pu la voir sans rien pour cacher son intimité. Elle eut un rire nerveux en écoutant ses explications. « Ah ouais ? Ben non ! Si j’avais voulu que tu voies mes fesses ou le devant, je te l’aurais fait savoir ! Et c’est pas le fait que tu sois ici depuis 3 semaines qui change quoi que ce soit. Je ne pense pas qu’on soit si intimes que ça ! » Enfin de son point de vue en tout cas. Oui, elle apprécie ne pas vivre seule et la compagnie de Kurt, mais ce n’est pas pour autant qu’elle va s’exhiber devant lui. La suite, n’étonna pas vraiment la serveuse qui comprenait maintenant que celui qu’elle avait recueilli est comme la plupart des hommes et aime mater du porno sur internet. Néanmoins, elle fut surprise par un petit détail et fronça les sourcils. « Attends ! Ça veut dire que t’es encore puceau ? » La vache, elle n’aurait pas imaginé ça puisqu’il a quelques années de plus qu’elle. La jeune femme lança un regard noir à son interlocuteur. « Je ne répondrai pas à ta question ! Pas si c’est pour que tu te faufiles encore jusque dans mon lit et que tu me mates en douce ! Ensuite si j’ai envie de dormir toute nue ou de me balader à poil dans ma chambre eh bien je le fais ! Je suis chez moi ! Et range-moi ton sourire de pervers là ! » En vrai, oui depuis quelques jours elle faisait souvent tomber le bas parce que c’était plus agréable pour elle de dormir sans à cause des températures élevées, même de nuit. Mais autant ne pas l’avouer au brun qui risquerait de vouloir réitérer l’expérience.

La jolie blonde ne put s’empêcher de rire lorsqu’elle remarqua la réaction de son invité quand elle menaça de s’enfermer dans sa chambre la nuit. « Pourtant tu mériterais que je le fasse ! » Puis qu’est-ce qu’il pouvait être chiant à toujours vouloir squatter son téléphone pour aller sur sa chaîne YouTube. « Et puis la nuit, c’est fait pour dormir Kurt ! Tu devrais essayer pour voir ! » En tout cas s’il continuait comme ça, il allait falloir sérieusement qu’elle lui trouve un portable afin qu’il arrête de rentrer dans sa chambre la nuit pour prendre le sien. Parce que non, elle ne tenait pas à ce qu’il recommence et la surprenne encore.

Malgré que ça puisse paraître étrange, oui la blondinette a besoin de s’alcooliser pour plusieurs raisons. Parce qu’elle le sent, la nuit va être longue si son coloc s’épanche trop au sujet de son mauvais rêve. Pour ça que Mara le poussa à sortir de sa chambre quelques instants, le temps qu’elle soit dans une tenue plus appropriée et aussi qu’il lui rapporte la vodka qu’elle lui réclamait. « Merci bien ! » Répondit-elle lorsque le brun lui indiqua qu’il allait lui chercher ce qu’elle désire. En se penchant pour attraper son bas de pyjama, malheureusement la petite blonde se retrouva de nouveau les fesses à l’air. Génial, ça donnait une autre occasion à Kurt de la voir comme ça. Elle tourna la tête vers lui et le regarda d’un air mauvais. « Dégage ! Tout de suite ! » Gueula-t-elle en le menaçant alors qu’elle avait un oreiller à la main, prête à le lancer sur lui s’il ne s’exécutait pas dans la seconde.

Enfin seule dans sa chambre, la jolie Carlyle put remettre son pantalon et être plus présentable afin de se sentir moins mal à l’aise en présence de Kunkle. La serveuse rouvrit sa porte avant de refaire correctement son lit puis de se mettre à l’aise en s’allongeant à moitié. Lorsque le brun toqua, la miss ne put s’empêcher de sourire, même si celui-ci ne resta pas longtemps puisqu’elle foudroya son interlocuteur du regard. « Oui, tu peux entrer et puis ferme-la ! J’ai pas fait exprès ! » Lorsqu’il s’approcha d’elle, Mara attrapa la bouteille. « T’occupes ! Contente-toi de me raconter ce qui exigeait ma présence. » Elle tapota la place libre près de lui, afin de lui faire comprendre que cette fois il avait le droit de s’installer dans son lit. Juste après, elle prit une bonne gorgée de la vodka, grimaçant légèrement parce que mine de rien c’était de l’alcool fort, mais elle avait besoin de ça pour chasser certaines choses de son esprit. Comme le fait que le blond était encore trop présent dans ses pensées et que ça la rendait toujours triste. Puis elle avait encore du mal aussi avec le fait que son coloc ait pu la voir à demi nue. Si bien qu’elle avala encore une gorgée de sa boisson avant de tendre la bouteille à son ami. « T’en veux ? » Après tout, ça serait nul qu’elle soit la seule à boire, donc autant qu’elle partage sa bouteille avec lui. Puis lui aussi voulait peut-être se changer les idées ? Sûrement oui puisqu’il semblait avoir besoin de se confier à elle.

Mara n’est guère habituée à ce qu’on lui fasse des compliments sur son physique, alors oui forcément ça lui fait bizarre quand son colocataire lui dit qu’il la trouve jolie. Et pourtant depuis qu’elle le connaît, Kurt ne se gênait pas pour lui dire ce genre de chose, mais il faut croire que la blondinette n’en a pas encore pris l’habitude. Quand le brun rétorqua qu’il lui disait la vérité, la jeune femme arbora une moue dubitative. Parce qu’on ne lui enlèvera pas de la tête qu’en fait, il voulait se la mettre dans la poche et surtout la calmer puisqu’elle est un peu en colère. Néanmoins, un joli sourire était présent sur sa bouille puisqu’elle appréciait le fait d’être à son goût. Toutefois, elle ne releva pas cette fois. La blonde se retint de soupirer quand son coloc lui expliqua qu’il trouvait qu’elle était trop pensive et semblait malheureuse. Doucement, miss Carlyle haussa des épaules. « Ça m’arrive oui… » Elle n’allait pas dire le contraire, autant qu’elle le reconnaisse ouvertement parce que oui ce n’était pas rare qu’elle ressente de la tristesse lorsqu’elle pensait à son défunt petit ami. Qu’est-ce qu’elle aimerait que Dylan soit là, encore plus depuis qu’elle avait appris de la bouche d’Hannah – il y a quelques jours lorsqu’elle l’avait rencontrée – que les morts pouvaient revenir à la vie. Si bien que depuis la serveuse avait cet espoir de revoir un jour le blond, ce qui lui faisait sans doute plus de mal que de bien en fait. Donc oui, l’adolescente se retrouva à rire quand son acolyte lui fit part du fait qu’il avait eu l’impression de la voir heureuse lorsqu’elle dormait encore il y a quelques minutes. Le garçon eut l’air surpris de sa réaction d’ailleurs. « Oui un peu, parce que c’est pas du tout l’état d’esprit dans lequel je suis actuellement… » Avoua la demoiselle qui se sentait malheureuse et prise de nostalgie cette nuit. Puis le jeune Kunkle parla de son cristal et proposa même à sa logeuse de lui prêter le sien, mais elle n’en voulait pas puisqu’il le tenait de sa mère et qu’elle ne voulait pas l’en priver. « En même temps, je n’y connais rien à ça. Et oui, j’en suis sûre. Si un jour je souhaite en avoir un, t’en fais pas. Je m’en achèterai un. » Le rassura-t-elle en lui faisant un petit sourire. « Et alors t’avais l’impression que ça fonctionnait ? » Demanda-t-elle un peu curieuse d’en savoir plus. Est-ce que c’était de la foutaise ou bien est-ce qu’au contraire ça ne l’était pas ?

Même si Kurt ne l’admettait pas, la vingtenaire avait bien compris en voyant son regard qu’il était probablement en train de repenser à ce qu’il avait pu voir avant qu’elle ne se réveille. Ce n’était absolument pas l’excuse bidon qu’il lui servait qui allait changer son ressenti. « Mouais, désolée, mais là je n’y crois pas. » Fit-elle remarquer afin de bien lui montrer qu’elle avait de sérieux doutes sur ce qu’il venait de lui dire. Apparemment, le fait que l’émancipée remette un peu en place le brun n’avait pas plu à ce dernier qui semblait se vexer tout ça parce qu’elle lui avait dit qu’elle ne les voyait pas intimes. Du moins, pas comme Kunkle le croyait. La jeune fille roula des yeux aux propos de son coloc. « Je ne sais pas ce que tu t’es imaginé Kurt, mais pour moi on est des amis au mieux, rien de plus. » Surtout que jusque-là la blonde n’a jamais eu d’arrière-pensée concernant son colocataire. « Ensuite, tu dis n’importe quoi ! Te tuer ? C’est toi qui y vas un peu fort là ! » Tout ça parce qu’il ne supportait pas qu’elle mette les points sur les i. Ensuite, la blondinette fut quelque peu étonnée lorsqu’elle comprit que son petit protégé était encore vierge. Forcément, comme bon nombre de mecs, il ne voulut pas le reconnaître ce qui fit lever les yeux au ciel de son hôte. « Ah oui ? Dans ce cas, pourquoi m’avoir dit que c’était la première fois que tu voyais une fille nue pour de vrai ? Hum ? » En effet, Mara est loin d’être bête et a très vite saisi l’allusion. « Enfin bref, c’est pas une honte, tu sais. Tout le monde passe par là. » Jamais miss Carlyle ne comprendra pourquoi les garçons vivent mal le fait de ne pas avoir encore perdu leur virginité passé un certain âge. Mais après, peut-être qu’elle était mal placée pour se mettre à leur place puisqu’elle avait passé le cap l’année de son 18ème anniversaire.

La jolie blonde n’en revenait pas de l’aplomb avec lequel le brun lui répondait, rejetant la faute sur elle. Certes, elle aurait dû penser au fait qu’il entrerait dans sa chambre, mais elle n’y avait pas songé et puis elle n’était pas habituée à vivre avec quelqu’un, même si ça faisait déjà plusieurs semaines que c’était le cas. Du coup, elle soupira en se disant que oui, elle aurait dû faire attention. La serveuse se mit à rire aux propos du garçon. « Oui, t’es un pervers ! » Répliqua-t-elle en souriant. « Eh bien, il faudrait peut-être que tu t’en passes la nuit… » Comme ça, ça éviterait qu’il se pointe dans sa chambre quand elle dort. Ou alors il faudrait qu’elle se force à porter un short ou au moins une petite culotte la nuit, ce qui ne serait pas forcément très agréable, mais il fallait de toute façon qu’elle trouve une solution si elle ne voulait pas que Kurt recommence à la mater à son insu. Ce dernier était complètement accro aux réseaux sociaux selon la jeune femme. Enfin de son point de vue en tout cas. « Tu fais des cauchemars, parce que tu passes trop de temps sur mon ordinateur la journée quand je suis pas là. T’étonne pas que du coup t’arrives pas à dormir la nuit ! Peut-être que si tu essayais de t’en passer un peu, d’être moins devant les écrans, tu aurais un meilleur sommeil. » Bien sûr, elle n’est pas médecin et ne pouvait en être certaine, mais ce serait à tester. Au moins pour voir si ça pouvait aider le jeune Kunkle.

Un petit incident quelque peu gênant arriva. L’ado s’en serait bien passée, mais malheureusement elle n’avait pas prévu de se retrouver de nouveau les fesses à l’air devant son coloc. En plus, le bougre se moquait d’elle, ce qui l’agaçait davantage. Au moins, pendant que Kurt s’était éclipsé à sa demande, elle avait pu se rhabiller correctement avant qu’il ne la rejoigne avec la boisson qu’elle lui avait demandée. Lorsque le brun lui fit un nouveau compliment, la jeune Carlyle lui lança un petit regard noir, ne le prenant pas du tout au sérieux. « Arrête de dire des conneries plus grosses que toi Kurt ! » Après l’avoir invité à se poser sur son lit, la blondinette avala une grande goulée de vodka en attendant de savoir de quoi son colocataire voulait lui parler. Souhaitant chasser ses idées noires, la miss but une autre gorgée avant de passer sa bouteille à son acolyte. En le voyant tousser, la serveuse l’observa avec un petit sourire amusé. « T’as pas l’habitude d’en boire. Je me trompe ? » Demanda-t-elle, même si elle avait déjà sa petite idée sur la question. Un petit rire s’échappa de la gorge de la jeune femme au commentaire de Kunkle. « Ben, c’est de la vodka ouais ! C’est encore pire vu que je ne l’ai pas coupée avec du jus d’orange. » En général, elle préférait boire ce mélange, mais là elle n’avait plus de jus d’orange pour le faire, donc elle allait se contenter de ce qu’elle avait. Ensuite, l’adolescente garda le silence et écouta attentivement son ami qui lui racontait ses cauchemars. Dans un premier temps, elle pensa encore une fois que le temps qu’il passait sur internet, principalement sur sa chaîne YouTube lui montait au cerveau. La blonde observa son coloc en silence, ne sachant pas s’il avait fini de s’exprimer ou non. Elle reprit sa bouteille et prit une gorgée de la boisson alcoolisée en même temps qu’il la questionnait. Elle avala ce qu’elle avait en bouche puis garda la bouteille entre ses mains. « Petit un, je pense sincèrement que ta chaîne YouTube te monte au cerveau ! La preuve t’arrive même à en rêver ! » Puis Mara repensa à autre chose. « Jouissif comment ? Enfin, je veux dire t’as ressenti ça dans ton rêve ou une fois réveillé quand tu y as repensé ? » Ben oui, c’était important de le savoir puisque ce n’était pas pareil. D’un côté, c’était inconscient alors que de l’autre c’était l’inverse. Doucement, l’ado haussa des épaules et soupira avant de prendre une autre lampée de vodka puis de repasser la bouteille à son colocataire. « Je sais pas. Tout dépend si c’est ton inconscient qui a trouvé ça excitant ou si c’est juste toi. Mais en tout cas, c’est particulier ton truc. Je ne sais pas trop quoi penser du coup, mais c’est flippant ouais ! » Avoua la serveuse en riant à cause des effets de l’alcool qui commençaient à se faire ressentir et embrouillaient déjà un peu ses idées. « Je devrais peut-être me méfier plus de toi… » Dit la demoiselle en songeant à voix haute au fait qu’il pourrait s’en prendre à elle s’il avait ce genre de chose en tête.

Mara heureuse ? Elle essayait de l’être autant que possible, mais malheureusement par moments – surtout la nuit quand elle était seule dans sa chambre – la tristesse d’avoir perdu Dylan la rattrapait. Alors que si ça se trouve, s’il avait été encore vivant, à cette heure-ci ils ne seraient peut-être déjà plus ensemble. Tout comme ils pourraient encore former un couple. C’était dur pour la blonde de ne pas y penser et de passer à autre chose. Son amoureux lui avait été retiré si brutalement qu’évidemment elle avait du mal à faire son deuil, même si en règle générale, la jeune Carlyle tentait de ne pas le montrer. Sauf que ce soir, elle n’y arrivait pas. « Disons que la vie est un peu plus douce quand t’es là, mais ça n’empêche que ce n’est pas facile pour autant. » Indiqua la vingtenaire lorsque son coloc chercha à savoir s’il la rendait heureuse. Non, elle n’allait pas lui mentir pour lui faire plaisir, ce n’était pas du tout le genre de la maison.

La serveuse a beau avoir l’esprit ouvert, il faut bien reconnaître qu’elle ne connaît pas du tout les différents types de pierres ni leurs spécificités. Alors, elle n’allait pas juger sur le fait qu’elles pouvaient apporter tel ou tel truc aux gens qui en possédaient. À ce que lui répondit Kurt, elle se sentit un peu con et fit une grimace avant de poser un instant une main sur son bras. « Désolée, j’ai tendance à zapper que tu as des soucis de mémoire depuis ton arrivée ici. » Comme quoi ce n’était pas pareil pour tout le monde, puisqu’elle n’avait pas eu de problème de ce genre.

Non, l’ado ne croyait pas du tout son ami puisqu’elle était totalement sûre qu’il avait vu ce qu’il n’aurait pas dû voir. Déjà, il ne semblait pas prendre très bien la chose, mais ce fut encore pire quand elle le recadra en lui expliquant que selon elle, ils ne sont qu’amis. Après tout, c’était la vérité, il n’y avait jamais rien eu d’ambigu entre eux. La jeune femme serra ses lèvres entre elles à ce que lui sortit le brun puis elle balança la tête de gauche à droite. « Non, je veux rien d’autre… » Fit-elle doucement alors qu’elle avait du mal à encaisser la façon dont il lui parlait de Dylan. Visiblement, il n’était pas au courant que les morts pouvaient revenir ici. Si Hannah ne lui en avait pas parlé, probablement qu’elle non plus ne l’aurait pas deviné ni même envisagé. Et pourtant dans ses rêves les plus fous, Hovemeyer était de retour et ils reprenaient là où ils s’étaient arrêtés, comme si de rien n’était. La rebelle inspira un grand coup avant de reprendre la parole. « C’est pas parce que je t’héberge et que tu vis avec moi que je vais vouloir d’office sortir avec toi Kurt. Ensuite, là t’es en train de monter en épingle le fait que je t’en veuille d’être entré en douce dans ma chambre. C’est pas pour autant que j’ai envie de te voir mort ! Tu crois pas que j’ai déjà assez vu de personnes mourir comme ça ? » En effet, elle en avait vu un bon paquet à cause de la malédiction de Covington. Si au départ elle avait pris ça à la rigolade avec son blondinet, au fil des jours qui étaient passés et quand elle s’était retrouvée avec le sang des jumeaux sur elle, c’est là qu’elle avait compris que c’était sérieux et qu’il n’y avait rien de drôle là-dedans. Encore pire quand ça avait été le tour de son chéri de rendre son dernier souffle. Alors oui, elle le vivrait probablement mal si Kunkle venait à décéder, que ce soit par sa faute ou non.

Miss Carlyle n’eut aucun mal à capter que son interlocuteur n’avait jamais expérimenté le sexe avec une fille. En même temps, il aurait fallu qu’elle en tienne une sacrée couche pour ne pas le comprendre vu ce qu’il lui avait dit. Doucement, l’intérimaire leva les mains en l’air en signe de capitulation. « Je comprends pas pourquoi vous en faites tout un foin les mecs, mais d’accord si tu préfères qu’on arrête d’en parler… » C’est vrai ça, pourquoi se sentent-ils honteux à ce point quand ils n’ont pas encore goûté au plaisir charnel à deux ?

Même si elle lui en voulait toujours un peu d’avoir bafoué son intimité, la jeune fille ne put s’empêcher de rire en le traitant de pervers. Ce terme ne semblait pas plaire au brun, et pourtant il lui allait comme un gant selon l’émancipée. Ensuite, elle tenta de lui faire entendre raison sur le fait qu’il devrait limiter son temps sur internet, mais c’était comme parler à un mur puisque Kurt ne voulait rien entendre. « Fais ce que tu veux. De toute façon, ça ne me regarde pas. » Enfin, si un peu à partir du moment où il rentre dans sa chambre la nuit pour prendre son ordi ou son téléphone qui sont tout de même personnels. Cette fois, ce fut à son tour de soupirer lorsqu’elle repensa à ça.

Après un rapide aller-retour de la part de son colocataire, la petite blonde put enfin noyer son chagrin dans l’alcool comme elle le souhaitait. Cependant pas radine, elle fit tourner la bouteille de vodka afin que son acolyte en profite aussi. En le voyant tousser, Mara supposa qu’il n’était pas habitué à consommer ce genre de boisson. D’ailleurs, ça la faisait rire de le voir grimacer et de l’entendre dire que ça arrache. « On s’y fait à force… » Fit-elle remarquer. Elle-même au début avait eu un peu de mal et puis ensuite ça s’était calmé. Là, elle ne savait pas si c’était elle qui s’embrouillait à cause de la boisson ou si c’était tout simplement Kurt qui s’emmêlait les pinceaux, mais ça commençait à être dur de le suivre. Pourtant Carlyle continua quand même à siffler sa vodka tout en l’écoutant. La jeune femme haussa des épaules quand son complice lui expliqua que ce rêve ne faisait pas partie de sa chaîne YouTube. À vrai dire, là, la vingtenaire n’avait plus les idées très claires. Néanmoins, elle eut un peu froid dans le dos d’entendre le garçon qui lui avouait qu’il avait trouvé ça jouissif. « T’es complète…ment taré ! » Lâcha la miss en riant parce que ses neurones commençaient à griller sous l’effet de l’alcool. Si bien qu’elle trouvait drôle tout ce que pouvait raconter Kunkle, même si ça ne l’était pas. « Moi non plus ! » Répondit-elle en souriant comme une idiote alors qu’elle le regardait boire à son tour.

Voilà que les deux colocataires riaient pour un oui ou pour un non, signe qu’ils étaient déjà bien atteints à cause de la vodka. Alors que la blondinette songeait au fait qu’elle devrait se méfier, quand Kurt lui répondit qu’il lui manquerait, elle tenta de garder son regard bien ancré sur lui, même si ça devenait difficile puisque sa vision n'était plus aussi correcte qu'en temps ordinaire. « Touché ! » Dit-elle tout en posant sa main sur son torse comme pour appuyer encore plus ses paroles alors qu’en fait, elle ne réfléchissait même plus et répondait du tac au tac. « C’est nor…mal. » Répondit-elle alors que le brun la remerciait. Elle n’aurait pas pu continuer à se regarder dans la glace si elle ne l’avait pas aidé après l’avoir renversé. La serveuse reprit sa bouteille et en but encore une gorgée avant de se retrouver en panique suite à ce que venait de lui dire son ami. Elle posa donc en vitesse la bouteille par terre, ne se rendant même pas compte si elle était bien debout ou si elle n’était pas en train de se déverser sur le sol de sa chambre. Elle se précipita ensuite en marchant à quatre pattes sur son lit, se posa sur les genoux avant d’attraper la main de Kurt qu’elle regarda d’un air triste. « Noooon ! Me laisse pas ! Pitié ! J’veux pas être seule ! » Doucement, elle se redressa et s’accrocha au t-shirt de son coloc. « J’me sens tellement seule… » Rajouta-t-elle avec les larmes aux yeux qui menaçaient de couler tandis qu’elle se relevait davantage et que précipitamment elle plaqua ses lèvres sur celles du garçon afin de l’empêcher de quitter la pièce. Sans mettre fin au baiser qu’elle était en train de lui offrir, elle le tira par son haut, se recula elle-même sur le lit et le fit basculer sur celui-ci avant de venir se placer à califourchon sur lui. Voulant plus, la langue de la jeune Carlyle vint titiller la bouche de son partenaire afin de lui faire comprendre qu’elle avait envie d’approfondir leur baiser.

Lorsque son colocataire voulut être sûr qu’elle trouvait la vie plus douce à ses côtés, la blondinette ne répondit rien. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’elle avait cette impression qu’il s’emballait un peu trop et que ça lui faisait peur étant donné qu’elle n’était absolument pas prête à laisser entrer quelqu’un dans son cœur. Néanmoins, la miss l’observa quand il lui confia qu’il avait failli avoir un petit frère que sa mère avait perdu en couche. Par contre à sa manière de lui expliquer ça, Mara lâcha un petit rire. « On dirait que tu parles d’une poule là ! » Lui fit-elle remarquer d’un air amusé avant de reprendre doucement son sérieux. « Je suis désolée que ta mère ait perdu ce bébé. » Malgré tout, à ses yeux l’histoire de Kurt n’était pas du tout la même que la sienne, mais elle se garda bien de le dire, ne voulant pas se montrer désagréable alors qu’il se montrait adorable envers elle. « C’est gentil, mais je ne veux pas être un poids pour toi… » Dit-elle doucement alors qu’elle repensait à son ancienne meilleure amie Tess qui n’avait pas su être assez présente pour elle et qui n’avait pas compris son désarroi lorsqu’elle avait perdu Dylan. Si bien que depuis elle, la jeune Carlyle ne s’était plus autant attachée en amitié par peur de voir encore une personne la fuir. Parce que oui c’était ce qu’elle avait ressenti quand son amie d’enfance avait pris ses distances et avait même déménagé peu de temps après.

Même si ce soir elle n’était pas dans un bon mood, la petite blonde se montrait attentive à ce que lui expliquait Kunkle. Par contre, elle arqua un sourcil interrogateur en le regardant. « Tu m’expliques le rapport entre ta mémoire et ton œil ? » Parce que non, elle ne voyait pas du tout où il voulait en venir là. Puis un peu mal à l’aise, elle pinça ses lèvres entre elles. « Je te l’ai déjà dit, mais je le répète pour que ça rentre bien dans ta petite tête. Je peux te payer tes frais médicaux puisque c’est par ma faute si tu as des soucis à l’heure actuelle… Alors je te dois bien ça. » Oui, elle se sentait toujours aussi coupable depuis qu’elle l’avait renversé le jour de leur rencontre. Si seulement elle avait fait plus attention à ce qui se passait sur la route, mais non, elle était bien trop préoccupée par sa recherche d’emploi. Dieu merci, elle n’avait pas tué le brun sinon elle se sentirait encore plus mal.

C’était bien la veine de la serveuse que son ami ait des vues sur elle. Pourtant, elle n’avait absolument rien fait pour ça. Elle ne lui avait certainement pas envoyé des signaux puisqu’elle-même n’envisageait aucunement quoi que ce soit avec son coloc. « Kurt, s’il te plaît n’insiste pas. J’ai pas la tête à me lancer dans une relation et puis mon cœur est déjà pris. » Elle ne voulait pas en arriver là, mais il fallait que ça sorte afin que son interlocuteur prenne bien conscience du fait qu’elle n’avait pas tourné la page et ne se voyait pas de nouveau en couple. L’émancipée ne put réprimer un petit rire quand il se vanta du fait que sa photo d’elle sur instagram était la plus aimée. « Si tu savais comme ça m’est égal. Je ne cherche pas la popularité… » Loin de là même puisqu’elle n’aime plus trop les réseaux sociaux et internet depuis qu’elle avait été prise pour cible à l’époque de la malédiction de Covington. En effet, d’autres jeunes la désignaient comme la responsable de tout ce joyeux bordel. Ce qu’elle avait fini par penser quand son petit copain avait trouvé la mort à son tour. D’ailleurs, le fait de mourir était devenu un sujet assez tabou pour la demoiselle depuis qu’elle avait perdu son bien-aimé. D’un simple regard, elle remercia silencieusement le brun lorsqu’il lui indiqua qu’il n’aurait plus de tels propos, sauf que quelques secondes après il lui demanda si elle aurait de la peine s’il venait à décéder. La jeune femme soupira n’aimant pas trop cette question. « Bien sûr que ça m’attristerait puisque j’ai appris à te connaître et que je t’apprécie. » Elle choisissait minutieusement ses mots afin d’éviter qu’il ne s’enflamme pour rien. « Donc oui, je préférerais éviter de te voir mort… » Ensuite, l’intérimaire regarda d’un drôle d’air son coloc. « En général si on tue quelqu’un c’est soit qu’on est taré, soit qu’on n’aime pas la personne. » Encore que dans certains cas, ça pouvait être un crime passionnel comme on dit, mais là Mara trouverait que c’est de la folie pure et simple d’en arriver à une telle extrémité.

Par la suite, la jeune Carlyle avait bien compris que son colocataire était encore vierge et qu’il le vivait mal. Ce qui la dépassait, mais puisqu’il lui avait demandé d’arrêter d’en parler, eh bien elle ne répondit rien quand il lui indiqua préférer qu’ils cessent de discuter de ça. Ensuite, ils eurent d’autres conversations puis s’étaient même mis à boire ensemble de la vodka puisque la petite blonde en ressentait le besoin. Sauf que l’alcool leur montait clairement à la tête et qu’ils se bidonnaient alors que le plus âgé racontait ses rêves plus que louches à sa logeuse. Si elle n’était pas si atteinte, elle aurait probablement davantage peur de Kurt qu’elle ne veut bien le dire là. « Peut-être bien oui. » Fit-elle en haussant les épaules et en souriant comme une idiote, riant même, comme si son interlocuteur lui racontait une histoire drôle alors que pas du tout.

L’alcool aidant, Mara commença à se montrer légèrement tactile et à s’ouvrir davantage à son acolyte puisqu’elle venait de répondre par la positive quand il lui avait dit qu’il lui manquerait. Certes, elle était éméchée, mais comme on dit, c’est dans ces cas-là qu’on devient transparent et qu’on ne peut tricher. Alors, probablement que d’habitude elle se met trop de barrières et qu’elle n’a même pas conscience qu’en fait elle est plus attachée à lui qu’elle ne daigne l’admettre. Pour ça sûrement aussi, qu’elle ne repoussa pas sa main lorsque le brun vint toucher la sienne. Puis, quand il parla de partir, la demoiselle se mit à paniquer, son syndrome de l’abandon la reprenant tout à coup. Si bien qu’elle se retrouva à supplier Kunkle et même à le retenir physiquement en cramponnant sa main comme si elle était sur le point de couler et qu’il était sa bouée de sauvetage. La blonde alla même plus loin en l’embrassant tout en l’attirant de nouveau sur le lit puisqu’elle ne voulait pas qu’il la laisse.

C’était malheureux que ce pauvre Kurt n’ait jamais connu le petit frère qu’il aurait dû avoir normalement, mais c’était dame nature qui contrôlait ce genre de chose et on n’y pouvait rien. La petite blonde haussa des épaules en regardant son colocataire. « Je sais pas. Juste dire qu’elle était enceinte et qu’elle a fait une fausse couche. » Dit-elle le plus simplement du monde avant de faire une petite grimace quand le brun lui expliqua que la perte de ce bébé avait mené à la fin de l’histoire d’amour entre ses parents. « C’est moche, mais oui, à ce qu’il paraît perdre un enfant peut mener à une séparation… » Enfin de ce qu’elle avait déjà entendu dire. N’empêche que cette histoire touchait la jeune Carlyle. « Sûrement oui, mais ça reste quelque chose de triste quand même. » Elle n'osait guère imaginer le mal que cette perte avait dû faire aussi bien à Kurt qu’à son père et à sa mère.

Lorsque son acolyte lui dit qu’il l’aime et qu’il voulait qu’elle soit heureuse, Mara lui fit un petit sourire, touchée qu’il veuille être là pour elle. « Alors merci, c’est adorable, mais tu sais ça fait déjà deux ans que je me débrouille seule… » Depuis qu’elle avait quitté le domicile familial et son ancienne ville en fait. Alors, certes ce n’était pas tous les jours faciles, mais elle parvenait tout de même à prendre soin d’elle, même si par moments elle ressentait un affreux sentiment de solitude. Ce qui était encore plus le cas lorsqu’elle pensait à son défunt petit ami. Et pourtant elle sait qu’il ne voudrait pas la voir malheureuse.

La blondinette se sentait toujours coupable d’avoir tamponné celui qui était devenu son colocataire depuis ce jour. Elle écouta les explications de son interlocuteur en fronçant légèrement les sourcils, pensive. « Ah ouais ? C’est bizarre ça quand même. » Fit-elle remarquer en se demandant de quoi ça pouvait provenir. « OK, si tu le dis, mais tu devrais quand même prendre un rendez-vous pour savoir ce que tu as. » Parce que oui selon la jeune fille, Kunkle ne pouvait pas rester comme ça. Elle était même prête à appeler pour qu’il voie un médecin.

L’adolescente ne comprenait pas pourquoi au juste Kurt craquait pour elle, mais une chose était sûre, elle ne voulait pas que ça continue puisqu’elle savait qu’il allait en souffrir s’il persistait dans cette voie. Alors elle tenta de lui faire entendre raison et lui fit comprendre qu’elle n’était pas disponible. Lorsque le brun chercha à s’assurer qu’elle faisait référence à Dylan, la jeune femme hocha simplement la tête en guise de réponse. Juste après quand son colocataire lui dit que les morts ne pouvaient pas revenir, la miss déglutit avec difficulté parce que ça lui faisait mal d’entendre ça. Surtout qu’elle savait qu’il avait tort étant donné qu’Hannah était la preuve vivante que ça pouvait arriver, mais ça elle allait le garder pour elle.

Tandis que Kurt lui parlait d’instagram et d’une photo d’elle qui était apparemment la plus aimée, la serveuse fronça les sourcils. « Sois populaire si tu veux, moi ça ne m’intéresse pas… Mais pourquoi au fait tu as posté une photo de moi ? Est-ce que tu pourrais s’il te plaît l'enlever de ton insta ? » Elle se sentirait plus sereine s’il acceptait d’accéder à sa requête étant donné qu’elle n'était pas à l’aise avec le fait qu’on l’affiche de la sorte. Encore moins sans demander son autorisation au préalable. « Et puis quand est-ce que tu as pris cette photo ? » Chercha-t-elle à savoir puisqu’elle n’avait pas souvenir de ça. Ce qui voulait sans doute dire qu’il avait dû la photographier à son insu ou alors que sa mémoire lui jouait des tours.

Apparemment, Kunkle était content d’apprendre que la blondinette serait affectée s’il venait à perdre la vie. En riant, celle-ci le poussa un peu. « Je vois. Tu cherchais juste à me faire dire ce que tu voulais entendre ! Mais non, ça ne change rien à ce que je t’ai expliqué tout à l’heure. » Il fallait que ça soit bien clair et qu’il ne l’oublie surtout pas. « Possible oui, puis ce n’était qu’un rêve de toute façon… » Lorsque son interlocuteur parla de son cristal, miss Carlyle lui fit un joli sourire. S’il pensait que ça la protégeait vraiment et que ça lui faisait du bien de le croire, alors l’émancipée n’allait pas le casser dans son délire.

L’alcool qu’ils avaient ingurgité eut raison du duo. Voilà qu’ils s’amusaient de tout et de rien. À la question que lui posa son aîné, l’adolescente secoua vivement la tête. « Pas peur ! » Répondit-elle sans aucune hésitation. « Essaie pour voir ! » Le mit-elle au défi en riant puisqu’elle n’était absolument pas impressionnée que Kurt dise qu’il pourrait lui faire du mal s’il le voulait. De toute façon il se marrait autant qu’elle, alors il galérerait sûrement à tenter de la blesser.

Mara observa son interlocuteur d’un air amusé lorsqu’il haussa des épaules. Il ne cherchait pas à la contredire c’était déjà ça. Tous les deux n’avaient pas la même manière pour expliquer les choses, mais ce n’était pas bien grave du moment qu’ils parvenaient à se comprendre quand même. La preuve, la blondinette était un peu attristée d’apprendre ce que les parents de Kurt avaient traversé lorsque ce dernier était petit. La jeune Carlyle fit un petit sourire au brun en guise de soutien, mais ne répondit rien puisqu’elle ne voyait pas quoi ajouter de plus.

L’émancipée ne savait pas comment réagir à ce que venait de lui dire son acolyte. Il voulait la rendre heureuse ? Il avait même dit quelques instants auparavant qu’il l’aime beaucoup. C’est indéniable que Kunkle craque pour elle, seulement c’est à sens unique puisque la chercheuse d’emploi n’a pas de sentiments amoureux pour son colocataire. Ça serait donc bien qu’il arrête d’avoir des vues sur la blonde. Il devrait même se trouver quelqu’un en fait. Kurt, tu sais que je ne ressens pas la même chose que toi… Pourquoi tu n’essaierais pas de te trouver une copine ? » Suggéra la miss qui ne voulait pas qu’il s’empêche de vivre à cause de son amour pour elle. « Je ne sais pas si ça serait possible. » Probablement que non puisqu’elle était encore trop éprise de Dylan et n’avait que lui en tête, alors les autres ne l’intéressaient pas, comme si elle ne les remarquait même pas.

L’adolescente était toujours inquiète de l’état de santé de son coloc puisqu’il n’était toujours pas allé consulter pour son œil. Pourtant c’était quelque chose d’important, donc il serait temps qu’il se bouge afin de s’assurer qu’il n’avait rien de grave. À ce que lui dit le garçon, la jeune fille sourit étant satisfaite de la résolution qu’il venait de prendre. « Ce sera mieux oui. » Elle hocha la tête lorsque Kurt pensa qu’il avait peut-être besoin de lunettes. « C’est possible oui, mais ça, tu ne le sauras qu’après avoir vu un ophtalmo. » Mara écouta ensuite son interlocuteur qui lui parlait de ses cotes. « Ah, c’est déjà bien. Je suis contente que ça s’arrange de ce côté-là. » C’était tout de même une bonne nouvelle qui rassurait la demoiselle. Elle s’en voulait déjà bien assez comme ça depuis qu’elle avait fait la rencontre du chauffeur.

La jolie rebelle n’était pas à l’aise avec le fait que le brun ait publié une photo d’elle sur un célèbre réseau social. Pour cause, elle n’avait plus envie d’être exposée sur le web suite à ce qui lui était arrivé par le passé. Aux explications de son colocataire, l’ado ne put s’empêcher de sourire parce qu’elle était flattée qu’il la trouve géniale et belle. « Merci, c’est gentil, mais ce n’est pas la peine de le faire savoir au monde entier… » C’est pour ça qu’elle préférerait que son ami retire cette photographie, même si ça ne semblait pas lui plaire. « Parce que, je ne veux pas me retrouver sur internet. J’en ai de trop mauvais souvenirs. » Dit-elle en soupirant à son tour. Puis la blondinette apprit quand Kunkle l’avait mitraillée. « Aaah OK. » Pas étonnant qu’elle n’ait rien remarqué si elle était concentrée à faire ses comptes. La jeune femme lâcha un petit rire nerveux. « Tu peux la garder pour toi si tu veux… mais s’il te plaît vire-la de ton réseau social. » C’était un bon compromis non ? Kurt devrait être content de cette alternative puisque Carlyle pourrait purement et simplement lui demander d’enlever son portrait carrément de son portable.

Même à son pire ennemi – qu’elle n’avait pas – la chercheuse d’emploi ne souhaiterait pas la mort, alors c’était évident qu’elle ne tenait pas à ce que son ami ici présent passe l’arme à gauche. Alors oui, elle était plutôt contente que son colocataire ne veuille pas mourir. « Tant mieux ! » Répondit-elle simplement en souriant. Ils conclurent la discussion sur le rêve bizarre qu’avait fait le jeune homme. L’alcool embrumait les idées des deux amis qui disaient vraiment n’importe quoi et rigolaient plus que de raison pour pas grand-chose. Lorsque son coloc lui indiqua qu’il n’avait pas peur d’elle, la miss sourit comme une idiote, contente.

La jeune Carlyle n’était pas une fille sans cœur, loin de là même ! Alors oui, le fait que son coloc lui avoue ce qu’il ressentait pour elle la touchait, mais malheureusement ce n’était guère réciproque. Voilà pourquoi la blondinette lui conseillait de se trouver quelqu’un puisqu’elle ne pourrait pas lui donner ce qu’il souhaitait. La miss arqua un sourcil lorsque son interlocuteur lui indiqua que les autres ne l’intéressaient pas. « As-tu au moins essayé avant de dire ça ? » C’est vrai ça, s’il ne cherchait pas à apprendre à connaître d’autres personnes, il ne pourrait pas avoir d’intérêt pour elles c’était certain. « Pourquoi tu dis que tu es différent ? » Demanda-t-elle intriguée. En effet, elle ne voyait pas du tout ce qu'il entendait par là. « La roue tourne Kurt, tu finiras par trouver ton âme sœur. » Fit Mara pour essayer de le rassurer. Ce n’était peut-être pas ce qu’il voulait entendre à l’heure actuelle, mais il n’y avait pas de raison pour qu’il reste célibataire à vie. Quand Kunkle lui dit qu’elle s’empêchait de vivre pour Dylan, l’adolescente haussa des épaules. Oui, il n'avait pas tort, mais c’était plus fort qu’elle. La vie lui avait arraché subitement son premier amour. Ça avait été tellement violent qu’elle n’arrivait pas à tourner la page… Elle était pourtant si bien avec lui et puis il ne méritait pas de partir si brutalement alors qu’il était un garçon trop adorable. Ils auraient pu faire de grandes choses ensemble si le sort n’en avait pas décidé autrement et ne s’était pas montré aussi cruel.

La blondinette était plutôt contente que son colocataire songe à prendre rendez-vous pour ses yeux. Elle sourit même lorsqu’il promit qu’il s’en occuperait. « Merci, ça me rassurerait oui. » Expliqua-t-elle avant d’écouter la suite. « C’est une bonne chose que les médocs t’aient aidé pour tes cotes. » Dit-elle en souriant plus. « Par contre, je pense qu’il vaudrait mieux que tu revoies le médecin avant de reprendre le boulot. » Sait-on jamais que le chauffeur aurait besoin d’un peu plus de temps pour guérir totalement. « En attendant, tu peux rester ici sans souci. » En effet, elle n’allait pas le jeter à la porte alors qu’elle se sentait toujours coupable de l’avoir renversé et qu’il se soit retrouvé dans cet état par sa faute.

Apparemment, Kurt semblait avoir du mal à comprendre pourquoi son amie ne désirait pas qu’on l’affiche sur la toile. En même temps, c’est vrai que lui était accro aux réseaux sociaux et autres trucs du web. Doucement, la serveuse hocha la tête de manière positive pour répondre à sa question. « Oui, c’est bien à cause de ça. » En effet, elle ne gardait pas un bon souvenir de sa dernière année de lycée vu la façon dont on l’avait traitée sur internet. N'étant pas bien à l’idée que son image soit rendue publique et circule sur le net, l’émancipée demanda à son interlocuteur de l’enlever au moins de là. Néanmoins, elle lui indiqua qu’il pouvait conserver sa photo sur son portable s’il le souhaitait. Du moment qu’il était le seul à pouvoir la voir et à y avoir accès, ça lui convenait. « Merci. Est-ce que tu pourrais le faire maintenant s’il te plaît ? » Miss Carlyle se sentirait plus à l’aise s’il acceptait puisqu’elle ne serait pas tranquille sans cela.

Comme le craignait Mara, apparemment son colocataire n’avait pas cherché à découvrir d’autres filles. De ce fait, ce n’était pas étonnant qu’il pense n’être intéressé que par elle. Ce qui n’arrangeait pas tellement la blonde qui ne voulait pas qu’il s’attache trop à elle étant donné qu’elle n’était pas prête à lui donner de l’amour. Par contre, le brun marquait un point en indiquant qu’il n’était pas sorti d’ici puisqu’il devait se reposer. « OK, mais quand tu m’empruntes mon ordi, ça pourrait te servir à discuter non ? » C’était juste une idée comme ça qui venait de lui traverser l’esprit. Ce n’était pas si bête que ça vu que Kurt adore les réseaux sociaux. Après la jeune Carlyle fronça les sourcils et se sentit quelque peu peinée en entendant le discours de son coloc qui était bien défaitiste. « Et moi qu’est-ce que j’suis en train de faire là ? » Demanda la chercheuse d’emploi en arquant un sourcil. Après tout, il était venu la voir pour lui parler et elle lui accordait de son temps alors que c’était le beau milieu de la nuit et qu’elle aurait pu se rendormir. « Si t’es ici, c’est sûrement pour une bonne raison. » Dit-elle pour tenter de l’apaiser, même si elle était incapable de lui indiquer le but de sa présence sur Terre. L’émancipée retint un soupir lorsque son interlocuteur ne parut pas d’accord avec elle sur le fait qu’il trouverait son âme sœur. Ne sachant plus quoi dire à propos de ça, la miss garda cette fois le silence.

La jeune Carlyle se sentira probablement plus tranquille lorsque le chauffeur aura consulté pour son œil puisqu’elle était un peu inquiète à propos de ça. Elle espérait donc que son ami aurait un rendez-vous assez rapidement. « Oui, heureusement. C’est pas tout le temps le cas, mais cette fois c’était bien oui. » En effet, son médecin traitant n’est pas toujours disponible dans l’immédiat, mais là ça avait pu se faire et c’était tant mieux. La petite blonde hocha la tête à ce que lui demanda Kunkle. « Je pense que c’est préférable, oui. Et puis je t’avoue que ça me rassurerait… Si t’as l’accord du docteur alors tu pourras reprendre ton boulot sans souci. » Indiqua l’étudiante en faisant un sourire au brun. « De rien, c’est normal pour moi. » Surtout qu’elle se sentait responsable de son état actuel, voilà pourquoi elle l’hébergeait. De plus, ça lui permettait également d’avoir un peu de compagnie par la même occasion, ce qui n’était pas si mal.

Par la suite, la jolie blonde demanda à son interlocuteur d’enlever sa photo d’internet puisque ça la mettait vraiment mal à l’aise. Vu le soupir lâché par Kurt, celui-ci ne semblait pas ravi, mais c’était le droit à l’image de Mara, il ne pouvait aller contre sa requête. La demoiselle lui fit un petit sourire lorsqu’il lui indiqua qu’il comprenait. « Merci de ta compréhension, et ce n’est pas grave pour les commentaires… » En effet, la jeune femme n’en avait rien à faire qu’il y ait de bonnes appréciations sous sa photographie. Elle n’avait d’ailleurs pas envie de savoir ce qui avait pu être dit à son sujet, tout ce qui l’importait c’était de disparaître de la toile.

Miss Carlyle trouvait malheureux le fait que son coloc se sous-estime de la sorte, qu’il se sente incapable de communiquer. Du moins, c’était ainsi que la blondinette comprenait ce qu’il venait de lui dire. Elle essayait de le motiver depuis tout à l’heure, mais visiblement rien ne semblait convenir au brun. « Pourtant tu sembles n’avoir aucun mal à le faire avec moi… » Répondit Mara en adressant un petit sourire à son interlocuteur. Elle essayait de lui ouvrir les yeux, qu’il réalise qu’il pouvait tout aussi bien discuter comme maintenant, mais avec d’autres personnes. Un petit sourire apparut sur la jolie bouille de la blonde lorsque Kurt lui dit qu’elle est différente. Elle ne voyait pas en quoi ça pouvait être vrai, mais ça lui plaisait aussi de se penser unique en son genre.

Une fois de plus la serveuse ne pouvait s’empêcher de se sentir attristée par ce que lui expliquait le jeune Kunkle. Par chance, de son côté elle n’avait guère eu à se plaindre de ses parents, même s’ils avaient été dépassés de la voir sombrer suite à la mort de Dylan. « J’suis désolée pour toi. » Dit-elle en venant poser un instant sa main sur le bras de son ami. « OK, je comprends mieux… » Fit-elle en prenant conscience de ce qu’il ressentait. « Mais tu sais, ça restera virtuel. » Parce que oui, aux yeux de l’adolescente ce genre d’amour n’avait rien de réel. Sauf si un jour le chauffeur venait à rencontrer dans la vraie vie un ou plusieurs de ses followers, mais rien n’était sûr. Surtout qu’internet regorge de frappadingues capables de tout et n’importe quoi. Donc, en y surfant, il vaut mieux être très prudent afin d’éviter le pire.

La blondinette espérait du fond du cœur que Kurt ferait contrôler sa vue dès que possible. Parce qu’elle ne se sentait plus tranquille depuis ce jour où elle l’avait renversé. Eh oui, la culpabilité la rongeait encore, même si elle diminuait au fil des jours. Sans doute, car le fait que le garçon vive chez elle était comme un moyen de se racheter pour les désagréments qu’il subit par sa faute. Doucement l’émancipée hocha la tête en souriant pour toute réponse. Mara se sentit soulagée dès l’instant où le brun supprima du web la photo qu’il avait prise d’elle sans qu’elle ne l’ait remarqué. La jeune femme n’avait guère envie d’être prise pour cible comme ça avait été le cas par le passé.

La blondinette ne pouvait qu’avoir le sourire aux lèvres grâce aux douces paroles prononcées par son colocataire. Après tout, ça faisait toujours plaisir d’entendre des choses de ce style à propos de soi. « C’était normal que je m’occupe de toi. Je t’ai renversé Kurt, j’allais pas te laisser comme ça… » Ca n’aurait été rien d’autre qu’un délit de fuite et vraiment Mara n’avait point besoin de ce genre de problème. De plus, elle s’en serait voulu s’il lui était arrivé quoi que ce soit par sa faute. Elle n’aurait plus été capable de se regarder dans le miroir suite à ça.

Miss Carlyle était vraiment navrée que son interlocuteur n’ait pas eu une meilleure vie familiale. Certes, aucune famille n’est parfaite, mais là, de ce qu’elle comprenait, il n’avait vraiment pas eu de chance. Par contre, le fait que le brun recherche à tout prix l’affection de parfaits inconnus issus d’internet n’était pas quelque chose qui paraissait sain aux yeux de la blonde. Elle savait les dégâts que ça pouvait procurer ayant elle-même été victime de sales rumeurs sur les réseaux il y a quelques années. « Je ne partage pas ton avis, mais après tout t’es assez grand pour savoir ce qui est bon pour toi. » En d’autres termes, c’était à lui de voir si ça lui convenait. En tout cas, l’émancipée à sa place, n’agirait pas de la même manière.